Vexée, l’Espagne coupe sa tête
Mine de rien, Zinédine Zidane a rendu un fier service à l’équipe de France. En quittant, à la surprise générale, le banc du Real Madrid, le Français a précipité l’annonce de son remplaçant qui se trouve être, depuis mardi, Julen Lopetegui. Or, l’ex-coach du FC Porto était déjà en poste puisqu’il dirigeait l’Espagne depuis 2016. Et sa nomination surprise sur le banc du Real n’a pas du tout plu à la fédération espagnole... Son président, Luis Rubiales, est revenu en urgence mardi soir de Moscou, où il devait assister au congrès de la FIFA, pour s’entretenir avec Lopetegui. Hier, Rubiales a annoncé sa décision devant la presse : « Nous sommes obligés de nous séparer du sélectionneur. » Cela à 48 heures du premier match officiel de la Roja face au Portugal, demain soir ! C’est Fernando Hierro, le directeur sportif, qui va récupérer la sélection et tenter de faire bonne figure au Mondial. Au fond, que repprochait-on à Lopetegui ? La forme. «Le Real Madrid cherchait un entraîneur et cherchait le meilleur. La sélection est l’équipe de tous les Espagnols, et le sélectionneur travaille pour la Fédération. Il ne peut pas faire les choses de cette manière et m’avertir si tard » a détaillé, sèchement, Rubiales. « Nous avons appris la nomination de Lopetegui au Real cinq minutes avant le communiqué. On ne peut pas accepter ça. C’est une décision que nous avons dû prendre en fonction de la manière de faire et de certaines valeurs. »
Hierro nommé sélectionneur !
La Fédération espagnole ne plaisante pas avec le respect. « Je ne me sens pas trahi, adéclaré Luis Rubiales. Julen Lopetegui a réalisé un travail impeccable. Les négociations avec le Real ont été faites sans communication avec la Fédération. La forme est importante. » Vexée de voir son sélectionneur négocier dans son dos et mise devant le fait accompli, la Fédération a préféré trancher dans le vif. Exit Lopetegui, en poste depuis 2016 et prolongé jusqu’en 2020 peu de temps avant le Mondial... Alors qu’elle faisait figure de grande favorite, l’Espagne se retrouve plongée dans une crise unique à moins de 48 heures de son premier match. Lopetegui, qui avait pourtant le soutien de ses joueurs, a été prié de partir. Deux préparateurs physiques lui ont emboîté le pas puisqu’ils rejoindront, eux aussi, le Real Madrid. Fernando Hierro, immense (Photo AFP) défenseur du Real des années 90, hérite donc d’un cadeau empoisonné, lui dont l’expérience en tant qu’entraîneur se limite à une saison (20162017) sur le banc d’Oviedo, en 2e division espagnole. Pendant ce temps, sur les réseaux sociaux, la toile s’est enflammée. « Attendez, peutêtre que je vais être appelé maintenant » a simplement posté Cesc Fabregas sur Twitter. Reste à voir comment le groupe espagnol encaissera la nouvelle. « C’est une situation très compliquée. J’ai parlé avec eux et ce que je peux garantir, c’est que les joueurs feront tout pour aller le plus loin possible » a conclu Rubiales.