Monaco-Matin

UNE TOUTE PETITE VICTOIRE POUR DÉBUTER...

Pour son premier match du Mondial en Russie, l’équipe de France s’est imposée très laborieuse­ment hier face à l’Australie (-). Elle peut remercier l’arbitrage vidéo, qui lui a accordé un penalty, et la technologi­e sur la ligne de but, qui a validé une r

- VINCENT MENICHINI, À KAZAN

La France a battu l’Australie et c’est un petit miracle. Cela paraît improbable, mais la vérité est telle, implacable : elle n’a fait vibrer personne, hier sur la pelouse de la magnifique Kazan Arena. Pour amener du monde avec elle, il faudra en faire beaucoup plus dans les jours prochains, face au Pérou et au Danemark. A l’heure du déjeuner, elle nous a laissés sur notre faim. D’entrée, elle a frôlé la catastroph­e en servant cette bouillie de football et en affichant ses immenses failles du moment, notamment dans l’animation offensive, proche du néant. Elle a eu l’immense chance de marquer deux buts en se créant qu’une seule occasion du match, ce qui n’est pas courant et entretient la légende de Didier Deschamps dans le domaine de la réussite. Le sélectionn­eur n’a que très peu goûté au spectacle indigent proposé par ses joueurs qui, pour la plupart, ont été très en deçà du niveau escompté lors d’un match de Coupe du monde. « On peut et on doit mieux faire », a dit Deschamps en se mordant les lèvres pour ne pas en dire davantage. Mais à l’examiner de près, on a bien décelé de l’agacement et des questionne­ments chez lui, comme chez Antoine Griezmann à qui la FIFA a remis le trophée du meilleur joueur du match sans qu’il ne sache vraiment pourquoi.

Merci la vidéo

Car, « Grizou », comme Tolisso, Dembélé et Mbappé, est passé au travers, malgré son but sur penalty qu’il était allé chercher comme un grand avec l’aide de l’arbitrage vidéo. Ce fut l’unique fait marquant de son match, la seule fois où il a pris de vitesse un défenseur australien. Mbappé et Dembélé, avec lesquels il a formé un trio illisible et bancal, n’ont pas davantage brillé. Ils se sont même perdus dans des choix forcés et une démarche beaucoup trop individual­iste. Giroud et Fekir, entrés en jeu en seconde période, ont fait un peu tout l’inverse et cela pourrait leur permettre de réintégrer le onze dès le match suivant. On savait ces Bleus pas très copains avec le ballon face à des blocs regroupés, mais on n’envisageai­t pas qu’ils puissent faire aussi mal les choses dans le pressing, les déplacemen­ts ou encore les duels. C’est aussi, sans doute, parce qu’ils n’ont pas de style défini qu’ils en sont là, à jeter une pièce en l’air et espérer qu’elle tombe du bon côté pour remporter des matchs. Ils s’en sont, donc, remis à Hugo Lloris et à la Providence pour arracher cette victoire tombée du ciel, avec ce premier but sur penalty, accordé grâce à l’aide de la vidéo et deux minutes après le contact entre Griezmann et Risdon, ce qui fait de la France une pionnière en la matière, et un second inscrit par un défenseur australien, Behich en l’occurrence, sous la pression de Pogba qui a fini par prendre les choses en mains. Entre-temps, Umtiti avait relancé le suspense en claquant le ballon de la main en corner suite à un long coup franc. Un geste insensé qui a ravi, un temps, les 7000 Australien­s présents à Kazan (contre 2000 Français) qui ne méritaient pas de perdre de la sorte, ce que n’a pas manqué de rappeler Bert van Marwijk, le sélectionn­eur. « Personne ne s’attendait à ce qu’on puisse jouer comme ça contre la France. Il y a eu beaucoup de moments où ils ne savaient plus quoi faire. » C’est bien ça, le problème…

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(Photo AFP) Les Bleus félicitent Antoine Griezmann au milieu d’Australien­s dépités.

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