Anny Duperey, une femme formidable
Ce que cette comédienne dégage et inspire est unique. Quelque chose de l’ordre de la sérénité ; une sorte de force tranquille. Où son ami Boris Cyrulnik a décelé une exceptionnelle capacité de résilience. Orpheline à huit ans, Anny Duperey, aujourd’hui grand-mère à plusieurs reprises et qui le sera bientôt d’une nouvelle petite-fille, vient de publier Le Rêve de ma mère. Vingt-cinq ans après Le Voile noir, un livre encore plus intime. En attendant, c’est au Festival de télévision de Monte-Carlo qu’elle a évoqué la prochaine saison de la série Une famille formidable, où elle tient depuis le rôle de Catherine Beaumont. La disparition récente du réalisateur Joël Santoni ne marque donc pas l’arrêt d’un programme à succès. Au grand soulagement de nos lectrices et lecteurs, qui ont eu la chance de rencontrer leur actrice favorite hier, au Grimaldi Forum.
Comment concilier vie professionnelle et vie familiale ? «Ah moi, ma vie familiale, elle est assez résolue. Bon, il y a quand même les petits-enfants. En plus, ma soeur n’étant plus de ce monde, je suis un peu la grandmère des enfants de ma nièce. À quoi s’ajoute mon fils, qui attend encore une petite-fille, si bien que je vais bientôt en avoir… six ! Oui, que des filles ! » Rangée des voitures côté coeur?
« Absolument, je le dis hardiment ! Il paraît que la surprise peut exister. Personnellement, je n’y crois plus. Mais si cette surprise doit arriver, elle sera la bienvenue ! » Sur le débat autour du harcèlement des femmes, RAS : « J’ai eu la chance d’y être peu exposée, étant assez grande et sur la défensive, jusqu’à mes 30 ans. Du reste, c’est plutôt moi qui attaquais, à l’époque… »
Anny Duperey a tout de même eu besoin d’énormément de temps pour décider d’avoir des enfants. « Ayant été un maillon rompu de la chaîne, cette idée me mettait dans un état de terreur. Et Bernard Giraudeau a eu cette phrase magnifique : “Le refus de l’enfant à ce point, c’est une forme de suicide”. J’ai reconnu sa justesse illico. Six mois plus tard, j’étais enceinte ». Côté théâtre, la liberté lui manque pour s’atteler à un projet. En revanche,
elle adore faire «un petit
truc » au cinéma, pourvu que ce
soit inhabituel. «Je me suis beaucoup amusée à faire un personnage épouvantable dans Le Tueur du lac : à la fin, je me suis fait peur à moimême… Et récemment, je viens de faire un petit personnage dans une série qui s’appelle Cassandre ,où j’ai découvert Gwendoline Hamon,
qui restera d’ailleurs une amie. En tout cas, je joue le rôle d’une femme
atteinte par une pathologie mentale horrible, le syndrome de Münchausen par procuration. La folie étant de rendre malade son enfant pour continuer à le soigner et avoir ainsi le beau rôle. » Bien réel, le combat contre le Levothyrox continue: «Ils ne vont pas s’en tirer comme ça. » Même si elle ne garde pas un souvenir très constructif de sa rencontre avec la ministre de la Santé…