«Il faut que le législateur organise les choses»
« Dans les faits, on fait déjà de la téléexpertise, souligne le Dr Philippe Lemarchand (IMS). Il arrive fréquemment que des personnes installées à l’étranger me contactent ainsi pour savoir si je peux les prendre en charge à l’IMS, qu’elles connaissent de réputation, en m’envoyant par mail des documents ; or ce n’est ni sécurisé, ni rémunéré. » Si la pratique est déjà réelle, le professionnel monégasque insiste sur la nécessité de la « cadrer ». Le Dr Arnaud Clavé (groupe
Saint-George) partage cet avis : « La téléexpertise, on en fait tous depuis des années de manière informelle. Là, on ouvre une boîte de Pandore. Il faut que le législateur mette de l’ordre, organise les choses et tranche la question du financement et de la responsabilité médicale et pénale. » Et Guy Plattet de concéder : « Le droit suit l’évolution de la société, il ne la précède pas ». Le Dr Isabelle Bereder (CHU de Nice) pointe, elle aussi, la nécessité
de « valoriser et organiser la téléexpertise ». « Nous sommes proactifs, nous voulons le faire, mais cela nécessite une réorganisation complète de notre manière de fonctionner. Et il faudra valoriser les plages horaires – la téléexpertise demande du temps – qu’on devra lui consacrer. »