LA SEYNE : AGRESSÉS AU CUTTER
Hier matin, une femme atteinte de troubles psychiques a blessé deux personnes en criant « Allahu akbar ». Le courage et le sang-froid des employés du magasin ont été salués
Hier matin, au supermarché Leclerc de la cité varoise, deux personnes ont été blessées par une Seynoise d’une vingtaine d’années, atteinte de troubles psychiques, qui a crié « Allahu akbar ». Elle a été placée en garde à vue.
J’étais à la caisse et j’ai entendu des cris. » Les clients et les employés du magasin Leclerc de Tamaris, près de la plage des Sablettes à La Seyne, étaient sous le choc hier. Peu avant 10 h 30, dans ce supermarché ouvert le dimanche matin, deux personnes ont été blessées à l’arme blanche par une jeune femme qui s’est écriée : « Allahu akbar ! » De quoi provoquer un vif émoi, alors que le souvenir de l’attentat au Super U de Trèbes, dans l’Aude le 23 mars dernier, est dans toutes les mémoires. À La Seyne-sur-Mer hier, un client âgé de 60 ans a reçu des coups de cutter sous une clavicule et à une cuisse. Une hôtesse de caisse, 28 ans, a quant à elle été victime d’une coupure près d’un oeil.
Une caissière s’interpose
« La caissière était venue s’interposer », ont confié des témoins sur place. Évoquant « une attaque », Michel-Edouard Leclerc, le PDG de l’enseigne, a salué hier « le courage »de cette employée, et a annoncé la mise en place d’une cellule de soutien psychologique dès ce lundi matin. Selon une cliente du magasin, des personnes présentes auraient finalement utilisé des chariots pour bloquer l’agresseur contre une gondole du magasin. La jeune femme a été maîtrisée et désarmée avant l’arrivée des forces de l’ordre et des secours. « Je tiens à remercier et féliciter pour leur sang-froid et leur courage les membres du personnel qui ont maîtrisé l’agresseur », a réagi le maire Marc Vuillemot. Les blessures des deux victimes n’inspiraient heureusement pas d’inquiétude hier. L’auteure de l’agression a été placée en garde à vue. Cette Seynoise est âgée de 23 ou 24 ans.
« Une cliente un peu perturbée »
« Cette femme était une habituée du magasin, une caissière m’a dit qu’elle était un peu perturbée , relate Françoise, une cliente qui s’apprêtait à régler ses courses au moment des faits. Alors est-ce que c’est un attentat ou l’acte d’une “barje” ? », s’interroge-telle. Le procureur de la République à Toulon a évoqué des « troubles psychiatriques avérés » sans exclure la piste « d’une radicalisation ». La jeune femme, connue pour des faits de violences, n’était pas fichée par les services de renseignement. La PJ de Toulon a été saisie pour préciser les motivations et le profil de l’agresseur. Une expertise psychiatrique et une perquisition à son domicile devaient être effectuées dans le cadre d’une procédure ouverte pour « tentative d’assassinat » et « apologie d’un crime à caractère terroriste ».