La Seyne : l’assaillante de ans voulait « faire un coup d’éclat »
Dimanche, une jeune femme a blessé deux personnes avec un cutter en criant Allahu akbar dans un supermarché de la Seyne dans le Var [nos éditions d’hier]. Hier matin, sa garde à vue a été prolongée dans les locaux de l’antenne toulonnaise de la police judiciaire. La jeune femme de 24 ans interpellée dimanche aura passé quarante-huit heures en garde à vue. Elle devrait être déférée au parquet de Toulon ce matin, en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour tentative d’homicide volontaire. Un juge d’instruction sera désigné.
Acte violent et direct
Depuis dimanche, les enquêteurs tentent de comprendre ce qui a poussé l’assaillante à planter deux coups de cutter sur un client qui faisait ses courses – à la clavicule et à la cuisse. Puis un troisième coup sur une caissière venue à la rescousse – touchée à l’arcade sourcilière. «Le premier coup a été vraiment direct, sans qu’il y ait une altercation auparavant », observe une source policière, ayant pu visionner les images de vidéosurveillance. Plusieurs observateurs pensent que les blessures auraient pu être plus graves. « On s’en sort bien.»
Dimension terroriste pas établie
C’est le paradoxe de ce passage à l’acte. «Sur place, au moment de l’agression, il y a clairement un discours religieux, analyse un policier. Mais après, on s’en éloigne.»
L’assaillante a crié Allahu
akbar ,« je suis la fiancée d’Allah », elle a parlé « des mécréants »… Pour autant,
il n’y a «pas de signe immédiat de radicalisation ni de revendication de l’acte », poursuit cette même source. Elle n’apparaît sur aucun fichier de renseignement et n’a jamais été signalée. Ce sont les suites de l’enquête qui viendront confirmer cette possible absence de motivation terroriste. Les policiers vont éplucher ses contacts, chercher ce qu’elle faisait sur Internet. « Le tout est de vérifier si elle n’a pas été manipulée par quelqu’un », confie une source proche du dossier.
Des raisons confuses
Cette femme domiciliée à Saint-Mandrier aurait agi « pour faire un coup d’éclat, pour attirer l’attention sur
elle », relatent plusieurs sources proches de l’enquête. L’assaillante qui répond aux questions des policiers se dit «très malheureuse dans sa vie » – elle est d’ailleurs passée à l’acte un 17 juin, le jour de son anniversaire. Elle «s’est éveillée le matin et a décidé de faire “ça”». Elle serait donc « venue dans le magasin, avec un cutter » intentionnellement.
Pénalement responsable
Si la Mandréenne de 24 ans est décrite comme « fragile
psychologiquement », elle ne souffre d’aucune pathologie mentale. L’expert psychiatre qui lui a rendu visite sur le temps de la garde à vue a considéré hier qu’elle était pénalement « responsable
des faits». Et donc apte à voir la procédure se poursuivre à son encontre.
La jeune femme a le statut d’adulte handicapé (invalidité physique), elle est sans emploi.
Un conflit avec sa mère
En 2016, la justice avait été saisie de menace et coup qu’elle a porté sur sa mère – sans ITT (incapacité totale de travail). Elle avait alors fait l’objet d’une mesure alternative aux poursuites, assortie d’une médiation pénale.