Jean Leonetti : «Ma fonction n’est pas cosmétique»
Wauquiez-Leonetti. Deux personnalités qui, dans la galaxie républicaine, peuvent paraître assez éloignées. Le premier, adepte du poing sur la table. Le second, chantre de la tempérance. Depuis quelques mois, les deux hommes ont pourtant appris à travailler ensemble. En nommant le maire d’Antibes nouveau vice-président délégué de LR, Laurent Wauquiez mise sur sa loyauté au service du consensus. Les qualités diplomatiques de l’ancien ministre des Affaires européennes seront tout sauf superflues pour rasséréner un parti toujours au bord de l’implosion.
L’éviction de Virginie Calmels, c’est le signe que le rassemblement n’a pas fonctionné jusqu’ici… Non. Virginie Calmels a tout à fait le droit de défendre ses convictions et même d’émettre des critiques. En revanche, ses propos dans les médias vis-à-vis de notre président l’ont placée en situation de rupture. L’histoire ne pouvait se terminer autrement.
N’avez-vous pas le sentiment d’être la caution centriste qui garantit la cohésion de LR ? Ce serait le cas si on me donnait uniquement un poste honorifique. Sauf que Laurent Wauquiez m’avait déjà confié le conseil des sensibilités, qui a justement pour but de faire vivre la diversité, et le conseil national, l’instance du parti où s’élabore le projet. La fonction qui m’est aujourd’hui confiée n’est donc pas cosmétique. Elle est à la base de la construction de notre nouveau projet, dans la loyauté et la diversité. Je n’ai jamais été une caution et j’ai toujours pu m’exprimer. Je continuerai à le faire, Laurent Wauquiez le sait.
Valérie Pécresse estime, elle, que la famille des Républicains s’est rétrécie… Non. On vit des difficultés, c’est vrai, mais elles datent de la primaire, puis de notre défaite électorale, et ont été accentuées par l’entrée au gouvernement de personnalités LR. On ne se remet pas aisément de situations comme celles-là. Le point positif est que les militants se sont mobilisés pour élire Laurent Wauquiez de façon indiscutable et sur une ligne claire. Nous sommes donc plutôt dans une période de reconstruction progressive, qui ne pourra aboutir que dans le rassemblement et le débat d’idées, non dans le combat de personnes.
Comment comptez-vous relever le défi d’une ligne claire et rassembleuse ? Laurent Wauquiez a été élu sur une ligne qui est de dire les choses sans fard. On ne peut donc lui demander de modifier ce postulat. Mais il nous faut bâtir un nouveau projet, appuyé sur le socle de nos valeurs et les inquiétudes de nos concitoyens. Cela signifie accepter la discussion et même la provoquer.
Laurent Wauquiez ne souhaite pas être tête de liste aux européennes. Votre nom circule… L’important sera d’avoir un projet qui nous rassemble, un projet de rupture. Laurent Wauquiez défend l’autorité de l’État et les classes moyennes. Il faut donc une Europe qui protège, une Europe des peuples et des nations. On va construire ce projet. Il n’est pas encore temps d’en déterminer la tête de liste, qui sera accessoire.