Monaco-Matin

France : le soldat Lucas

Le défenseur de l’Atlético Madrid, au jeu viril, est en train de faire son trou sur le côté gauche des Bleus. Il a repoussé la concurrenc­e de Benjamin Mendy

- VINCENT MENICHINI, À ISTRA

Lui, c’est mon soldat, il ne lâche jamais rien. » L’hommage vient d’Antoine Griezmann, son coéquipier à l’Atlético Madrid, avec lequel il partage les mêmes valeurs dans la combativit­é et le don de soi. Lucas Hernandez vit en Espagne depuis l’âge de cinq ans. A l’époque, JeanFranço­is, son père, passe de l’Olympique de Marseille au club de Compostell­e. Quelques années plus tard, ses parents divorcent, le paternel disparaît dans la nature, mais le football est dans les gènes. Très tôt, il fait partie des jeunes qui comptent à l’Atlético Madrid. Diego Simeone tombe sous le charme de ce gaucher, qui n’a peur de rien, central de formation. Durant de longs mois, la fédération espagnole tente de le convaincre de rejoindre la « Roja ». Il hésite, bien qu’il ait été de toutes les sélections jeunes en équipe de France. Didier Deschamps le convoque au mois de mars. C’est un plébiscite, l’histoire est en marche.

« Je parle mieux l’espagnol que le français »

Pour son premier match de Coupe du monde, Lucas (prononcez Loucasse, à l’espagnol) a fait le ménage sur son côté gauche. En première mi-temps, il a été le seul au niveau, avec Hugo Lloris. « Vous inquiétez pas, moi, je donne toujours tout et défendrai ce maillot à mort », confie-t-il, dans un français approximat­if. « Je parle mieux l’espagnol », rigole-t-il. On l’a vu mettre de l’impact, mais pas que… Il a également usé de malice pour obtenir de nombreuses fautes (7 au total) et devenir le « chouchou » des supporters australien­s qui l’ont sifflé à chaque ballon touché. L’école espagnole ? « C’est vrai, il y a des moments où j’ai un peu exagéré, lâche-til, sourire en coin. Ça fait partie du spectacle, du jeu. Je suis habitué à faire ça. Ça permet à l’équipe de gagner un peu de temps. Parfois, j’en rajoute, ça fait partie de moi.» Diego Simeone, son mentor, lui a appris plein d’autres choses, ce qui en fait un joueur différent de ceux que l’on forme en France. « Je suis un joueur très agressif, peu importe que ce soit un match de la Coupe du monde ou un match amical. C’est mon état d’esprit. Je suis prêt dès la première minute. Cela fait quatre ans que je bosse avec Simeone... » Forcément, ça change un homme... A 22 ans, Hernandez n’a pas froid aux yeux. En début de préparatio­n, il était derrière Benjamin Mendy dans la hiérarchie. C’était avant son tour de force contre l’Italie, à Nice, un match qui a tout changé et lui a ouvert, en grand, les portes du onze. « Comme je l’ai toujours dit, je fais mon travail. Le plus important, c’est que le coach puisse compter sur moi. »

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