« C’est Luc Besson qui nous a inspiré Tokyo »
L’oeuf ou la poule ? On a demandé aux « parents » de la Casa de Papel quel avait été le point de départ de l’écriture du scénario. Un braquage ingénieux ou une critique de la société contemporaine ? Co-scénariste, Esther Martínez Lobato est catégorique : « L’idée originale, c’était vraiment le braquage, car le plus important c’est de divertir les gens ». Le créateur, Álex Pina, étayant : « C’est l’histoire d’un braquage frénétique avec des personnages puissants émotionnellement et un point de vue féminin qui est très fort. Mais il y a aussi une thèse socio-politique en fond...» Celle d’un système bancaire, une politique et une économie mondiales si contestées en Espagne, qu’à l’époque de la diffusion de la série sur la chaîne Antena, les mouvements sociaux rythmaient le quotidien des Espagnols. « Les gens étaient très déçus », rappelle Álex Pina, qui confesse avoir songé à appeler la série «Les Expulsés» .Au sens des « laissés-pour-compte » de la société.
« Netflix nous a dit qu’on resterait libres »
Série non anglophone la plus regardée de la plateforme Netflix, Casa de Papel est ensuite devenue un carton planétaire, seules les audiences américaines, canadiennes et anglaises étant mitigées. Les fers de lance du capitalisme… Tiens donc! Coïncidence ? « Sincèrement je ne sais pas, répond Esther Martínez Lobato. On a raconté une histoire latine, qui correspond à notre ADN. Les Américains proposent déjà tellement de contenus tournés vers l’action… Mais il n’y a pas vraiment une analyse des personnages alors que, nous, c’est notre culture d’analyser les personnages en profondeur». Pour autant, une adaptation n’aurait jamais été envisagée aux Etats-Unis, les «parents» de la Casa de Papel assurant qu’ils conserveront toutes leurs libertés dans l’écriture de la tant attendue saison , initialement non prévue. « C’est ce que nous a dit Netflix en tout cas », plaisante Álex Pina, promettant une suite « encore plus rythmée, menée tambour battant, avec de nouveaux personnages… Mais on ne peut pas les révéler pour l’instant...» Seule l’inspectrice Raquel Murillo (Itziar Ituño), en charge des négociations pendant le braquage, devrait manquer à l’appel... On compte toutefois sur les scénaristes pour introduire de nouvelles têtes aux backgrounds creusés, telle que Tokyo (Úrsula Corberó), dont Álex Pina nous a révélé que le personnage était directement inspiré de Luc Besson! «On s’est inspiré de Nikita (Anne Paillaud) et aussi de Mathilda (Nathalie Portman) dans Léon. Luc Besson utilise les paramètres nord-américains et les transforme en européens, c’est très intéressant comme procédé. »