Macron s’accorde avec Merkel sur l’immigration
Les deux dirigeants croient « à une réponse européenne face au défi migratoire » pour éviter que « l’Europe ne se divise »
Al’approche du sommet européen qui réunira les 28 et 29 juin à Bruxelles les dirigeants des pays membres de l’Union européenne (UE), Emmanuel Macron et Angela Merkel [photo EPA] se sont rencontrés, hier, au château de Meseberg, près de Berlin. A l’issue de leur rencontre, le président français et la chancelière allemande ont annoncé travailler à un accord entre plusieurs pays de l’espace Schengen visant à refouler tout demandeur d’asile vers l’Etat où il a été enregistré en premier. « Nous allons travailler ensemble pour une solution intergouvernementale ou multi-gouvernementale avec plusieurs Etats membres qui sont concernés », a annoncé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse avec Angela Merkel. L’accord vise à ce que les demandeurs d’asile « puissent être repris le plus vite possible dans le pays où ils ont été enregistrés », a-t-il ajouté. La plupart des migrants arrivant en Allemagne ou en France sont à l’heure actuelle arrivés depuis la Libye via l’Italie, qui doit les enregistrer dans la base de données Eurodac. En vertu des règles européennes, c’est le pays d’enregistrement qui doit en principe traiter leur dossier d’asile mais depuis la crise migratoire de 2015, ce système n’est de facto pas respecté afin de préserver des pays comme l’Italie et la Grèce, principales portes d’entrée en Europe. Cette question est centrale dans la crise gouvernementale allemande en cours. Et si les négociations évoquées par Emmanuel Macron devaient aboutir, elles pourraient permettre à Angela Merkel de la résoudre et d’éviter un éclatement de sa coalition au pouvoir depuis seulement trois mois.La chancelière refuse jusqu’ici la demande de son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, membre d’un parti très conservateur, qui veut que l’Allemagne applique sans l’accord de ses voisins cette réglementation de refoulement des migrants vers le pays d’entrée.
Centres de rétention gérés par l’Onu ?
Elle a aussi appelé à une «hausse notable du personnel de Frontex », l’agence chargée de la surveillance des frontières extérieures de l’UE. Angela Merkel a, dès lors, appelé au « soutien des pays les plus concernés », citant en particulier l’Italie. Elle a aussi, avec le Président français, évoqué la possibilité de « mécanismes » pour bloquer la venue des migrants économiques dans les pays de transit vers l’UE comme la Libye. Ils pourraient prendre la forme de centres sur place en Afrique du Nord, sous contrôle de l’ONU.