Nice : le sapeur-pompier a retrouvé son bienfaiteur
Bertrand Baba, ce sapeurpompier volontaire de Draguignan (Var) qui s’est retrouvé sans le sou, dimanche, dans un restaurateur niçois à la suite du vol du sac à main de son épouse, a retrouvé son bienfaiteur. Grâce à l’appel lancé dans Nice-Matin, hier, qui a été entendu. Vers 9 heures, coup de téléphone à notre rédaction : « Je viens de lire le journal et la personne que Bertrand Baba recherche, c’est moi. » À l’autre bout du fil, Walid M. infirmier libéral demeurant à Nice. Lui, s’étonne des recherches entreprises par ce sapeurpompier pour le remercier. Il est même gêné des proportions prises par cette histoire, tient à conserver son anonymat. Pour lui, régler 68 € d’addition pour dépanner ses voisins de table qui viennent d’être dépouillés est « un geste normal. » Sauf que payer une note de restaurant à de parfaits inconnus ne relève pas de la normalité. Rares sont ceux, comme Walid, à pratiquer la main tendue, sans calcul. Et en toute discrétion. « J’ai été élevé comme ça ,rigole-t-il. Aider les gens fait partie de mon ADN. Et puis, cette famille était sympathique.Elle était déjà attablée quand, avec ma femme et ma petite fille âgée de moins d’un mois, nous nous sommes installés à la terrasse de la Villa d’Este. » Et de raconter que la discussion entre eux a débuté. D’abord pour caser la poussette, puis sur les plats que Bertrand et son épouse, Isabelle, avaient commandés. « De fil en aiguille, on a parlé de la Fête des pères, d’enfants, on a ri aussi. Jusqu’à ce que Bertrand Baba découvre que le sac à main de son épouse avait disparu. » Et d’expliquer qu’ils étaient, sous le choc, en plein désarroi. « Je ne me voyais pas partir du restaurant en les laissant dans cette galère. » Alors, Walid s’est levé, est allé à la caisse pour tout payer. Sa note et celle de la famille de ce sapeur-pompier. Sans rien dire. Pour ensuite quitter ce restaurant de la zone piétonne.
« Ce gars-là est incroyable ! »
Alors hier, Nice-Matin a joué les entremetteurs. Transmis les coordonnées de Walid à Bertrand. Et ils se sont contactés, ont prévu de se retrouver. Bientôt. «Même heure, même restaurant, mais cette fois-ci, c’est moi qui garderai le sac de ma femme», assure Bertrand. Et celui-ci d’ajouter: «Il était tout content à l’idée de me revoir, a demandé des nouvelles de ma mère hospitalisée, avant de fixer une condition à notre rencontre: régler à nouveau le restaurant. Ce gars-là est incroyable! Mais ça, il en est hors de question!» Ce sapeur-pompier entend bien inviter Walid et son épouse en réglant, cette fois, l’addition. «C’est le minimum que je puisse faire pour le remercier de sa générosité qui fait chaud au coeur.»