Brigade loup : Dominique Estrosi-Sassone dénonce le “double discours” et la “cacophonie” du gouvernement
Début juin, le ministère de l’Agriculture promettait de « nouveaux contrats » aux onze jeunes qui forment la brigade Loup des Alpes-Maritimes. Hier, le ministère de la Transition écologique a enclenché une marche arrière. Stupéfaction donc pour la sénatrice des Alpes-Maritimes Dominique Estrosi-Sassone qui, il y a dix jours, annonçait que ces onze emplois de la brigade loup des Alpes-Maritimes étaient sauvés. Aujourd’hui, rien n’est moins sûr. Dès le mois de mars, la députée LR saisit le gouvernement au sujet de la suppression probable de cette patrouille, chargée de nombreuses missions essentielles, comme la protection des troupeaux et la gestion de la biodiversité. Les employés de ce groupement étaient tous embauchés dans le cadre des emplois d’avenir, qui ont du plomb dans l’aile depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le gouvernement a déjà annoncé que la plupart de ces contrats ne seront pas renouvelés. La sénatrice azuréenne dénonce alors une « situation injuste envers ces jeunes dont le travail est reconnu depuis plus de deux ans par les élus, les éleveurs et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) qui a d’ailleurs été chargé de leur recrutement et qui est placé sous l’autorité du ministre ». Dans la foulée, le ministère de l’Agriculture affirme que « au regard de ces éléments, il a été décidé de pérenniser ces emplois. Les onze jeunes de la brigade qui bénéficient jusque là d’un contrat d’avenir se verront proposer une autre forme de contrat en vue de poursuivre leurs missions ».
Nicolas Hulot donne le coup de grâce
Le sentiment de victoire ne dure qu’un temps pour Dominique Estrosi-Sassone. Hier matin, c’est par un courrier de Nicolas Hulot qu’elle apprend que l’Etat ne compte plus s’engager pour financer la brigade loup : « Cette formation représente un engagement financier conséquent. Elle ne pourra être étendue à toutes les régions où le loup est implanté. Les autorités des départements où les éleveurs émettent le souhait de bénéficier des services d’une brigade locale sont invitées à en étudier les modalités de financement», explique le ministère. En clair, le gouvernement reconnaît l’intérêt majeur que représente le travail de la brigade, mais rejette la responsabilité de son financement sur les collectivités locales. Pour l’élue LR, cette absence de prise en charge pourrait signifier la liquidation de la brigade : « Il est inacceptable que ces emplois soient confiés aux collectivités dont les budgets exsangues ne permettront pas la stabilité nécessaire à l’accompagnement des activités d’agropastoralisme. [...] Il suffira d’une loi de finances préjudiciable aux collectivités, d’une nouvelle baisse des dotations ou bien que soit mise en route la réforme de la fiscalité locale pour que ces emplois soient à nouveau menacés.» Dominique Estrosi-Sassone s’alarme du risque que font courir les loups aux élevages : « Dans notre région, ils sont traditionnellement laissés en liberté. Mais si la brigade ne peut pas travailler dans de bonnes conditions, on ne pourra rien faire contre le prédateur... Nous allons continuer à en avertir le gouvernement », promet-elle. Le combat continue.