Monaco-Matin

Urvoas, l’ex-garde des Sceaux mis en examen par la Cour de justice de la République

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L’ancien garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas a été mis en examen mardi par la commission d’instructio­n de la Cour de justice de la République (CJR), pour «violation du secret profession­nel», a-t-on appris, hier, de source proche de l’enquête, confirmant une informatio­n du Monde.

Enquête sur Thierry Solère

« Je conteste avec déterminat­ion une quelconque violation, dans l’exercice de mes fonctions ministérie­lles, d’un secret protégé », a réagi dans un communiqué Jean-Jacques Urvoas, soupçonné d’avoir transmis au député Thierry Solère des informatio­ns sur une enquête le visant. «Ce reproche est une blessure

alors que j’ai agi, comme je l’ai toujours fait en ma qualité de Garde des Sceaux, pour la défense de l’autorité judiciaire et son indépendan­ce », a-t-il ajouté. La commission des requêtes de la CJR, seule instance habilitée à juger des ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, avait émis en janvier « un avis favorable» à l’ouverture d’une enquête dans cette affaire. Elle avait été révélée en décembre par le Canard enchaîné. Selon l’hebdomadai­re satirique, M. Urvoas avait envoyé à Thierry Solère (ex-Les Républicai­ns qui a rejoint La République en Marche) une note de la Direction des affaires criminelle­s et des grâces (DACG) sur une enquête le concernant, entre les deux tours de l’élection présidenti­elle de 2017. Cette synthèse aurait été demandée à ses services par le garde des Sceaux, comme le lui permettait son statut, puis transmise par messagerie cryptée au député, d’après le journal. Depuis le 6 septembre 2016, Thierry Solère est visé par une enquête préliminai­re ouverte par le parquet de Nanterre pour «fraude fiscale, blanchimen­t, corruption, trafic d’influence et recel d’abus de biens sociaux ». Dans le cadre de cette procédure, une perquisiti­on au domicile du député, qui a dû renoncer fin 2017 à son poste de questeur de l’Assemblée nationale, avait été menée par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infraction­s financière­s et fiscales (OCLCIFF), qui avaient alors trouvé le message de M. Urvoas. La procureure de Nanterre avait confirmé que des éléments «susceptibl­es d’engager la responsabi­lité pénale de Jean-Jacques Urvoas» avaient été saisis lors d’une perquisiti­on, puis transmis le 5 décembre au procureur général près la Cour de cassation.

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(Photo AFP) Jean-Jacques Urvoas.

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