Fais gaffe, Manu...
Que représentent ou euros, le prix estimé de la future piscine hors-sol d’Emmanuel Macron à Brégançon, à l’échelle du budget de l’État ? Une gouttelette dans un océan de milliards de dépenses en . D’autant que cette pâle folie s’inscrit dans une enveloppe globale dédiée au Fort de euros, elle-même en baisse. D’autant, aussi, que l’Élysée a dans ses cartons une boutique en ligne de produits dérivés, qui pourrait dégager plusieurs millions chaque année. Macron a la bosse du commerce, personne n’en doutait. Mais il n’a pas (toujours) celle des symboles. Nul ne lui conteste le droit de prendre quelque repos estival amplement mérité. Il doit cependant aujourd’hui prendre garde : la « giscardisation » le menace. On le sait depuis la Révolution, les symboles ont en France la vie dure. Chacun s’y accroche comme à une bouée, quand bien même l’égalité reste une chimère. Que la famille Macron ait ou non piscine ces prochains étés ne changera rien à la vie des smicards qui suent le burnous à longueur d’année. Mais à un moment où l’indispensable effort collectif pour assainir les finances publiques va encore devoir s’accroître, la coïncidence tombe bien mal. Elle vient conforter une image d’arrogance, voire de déconnexion des réalités, qui commence à coller à la peau du Président-monarque, lequel n’avait déjà pas hésité à célébrer son quarantième anniversaire à Chambord. Avec ses vacances sur le yacht de Bolloré, Sarkozy en passerait presque pour un parangon de vertu et de simplicité. Fais gaffe, Manu, l’opinion française n’aime guère voir les puissants trop étaler leurs privilèges. Et celui qui te le dit n’est plus collégien depuis longtemps.