Monaco-Matin

À la mémoire de Jules

Le 17 juillet 2015, Jules Bianchi nous quittait. À l’occasion du retour du Grand Prix de France, ses parents seront présents au Castellet. Pour qu’on n’oublie jamais le pilote varois

- P.-L. PAGÈS

Le sport automobile leur a tout donné, ou presque. Avant de leur reprendre l’essentiel : Jules, leur fils. Le 5 octobre 2014 sur le circuit de Suzuka au Japon, Jules Bianchi, au volant de sa monoplace Marussia, venait percuter une dépanneuse. Cette collision, d’une rare violence, sera fatale au jeune pilote brignolais. Après neuf mois de combat, Jules ne sortira jamais du coma et décédera le 17 juillet 2015 à l’âge de 25 ans. Après un tel drame, bien des parents auraient tourné le dos à la Formule 1. Même s’ils confient que « c’est difficile », Christine et Philippe, eux, ont décidé d’y rester. Au nom du fils. « Pour qu’on ne l’oublie pas. Pour qu’il soit toujours parmi nous », souffle Christine. En , le Brignolais avait gagné au Castellet, en Formule Renault ..

(Photos DR, G. L. et I. R.) La mémoire de leur fils, ils ont décidé de l’entretenir au quotidien au travers de l’associatio­n Jules-Bianchi. Créée en 2016, elle s’est fixé pour objectif de soutenir l’Unité de soins des cérébrolés­és de l’hôpital L’Archet, à Nice. Ce même service dans lequel Jules a lutté pendant neuf mois après son accident. En vain.

Des enchères pour la bonne cause

« Pendant ces neuf mois, on était au quotidien au chevet de Jules. À force, le personnel de l’unité de soin est devenu un peu comme une seconde famille. Et c’est tout naturellem­ent qu’on a eu envie de leur venir en aide. Pour améliorer le service aux patients», raconte Christine Bianchi. Après l’achat d’un lit médicalisé facilitant la toilette, l’associatio­n Jules-Bianchi a décidé de financer un nouveau simulateur de voiture. « Un outil très utile pour évaluer les réflexes des patients cérébro-lésés à qui il faut tout réapprendr­e », explique la maman. Coût du simulateur : 45 000 euros ! Pour contribuer à réunir cette somme, une vente aux enchères aura lieu à Bandol ce vendredi 22 juin à partir de 21h30. Parmi les lots: des gants, des cagoules de pilotes, ou encore des casquettes dédicacés par la légende Niki Lauda, mais aussi Sebastian Vettel, Kimi Raikkonen, Fernando Alonso, Felipe Massa, Esteban Ocon… Des signatures prestigieu­ses qui en disent long sur l’empreinte laissée par Jules dans le monde de la F1. « Le souvenir de Jules reste très présent dans l’esprit des pilotes actuels. Son accident mortel, le premier depuis celui qui avait coûté la vie à Ayrton Senna, vingt ans plus tôt, les a énormément marqués », lâche Philippe Bianchi.

Le Castellet, Jules en rêvait

Les pairs de Jules ne sont les seuls à garder dans leur coeur celui qui portait sur son casque et sa monoplace le numéro 17, aujourd’hui retiré. « De par sa générosité, sa sympathie, Jules était un peu un ovni dans le monde de la F1. Et ses fans, partout dans le monde, sont derrière nous aujourd’hui. Lors du dernier Grand Prix de Monaco, une Hongroise est venue me voir sur le circuit, elle était en larmes », confie Christine, émue. Pour toutes ces raisons, « pour ne jamais rien lâcher », la devise de Jules, ses parents seront au Castellet tout le week-end. Malgré l’émotion, malgré la douleur encore plus forte ici qu’ailleurs. « Jules devrait être là », laisse échapper Christine. Et Philippe d’ajouter : «Le retour du Grand Prix de France sur le circuit Paul-Ricard, à 50 km de celui de Brignoles qu’on a exploité pendant onze ans, forcément l’émotion est particuliè­re. Jules aurait rêvé de porter les couleurs de son pays ici, à la maison. » 1. Cette vente, dirigée gracieusem­ent par Maître Maunier, commissair­e-priseur à la salle des ventes de Toulon, se déroulera sur le port de Bandol, face à l’office de tourisme. La maison d’édition Gilletta, filiale du groupe Nice-Matin, est au coeur du village provençal pendant ces quatre jours. La librairie éphémère, qui a reçu notamment la visite hier matin de Christian Estrosi, le président du Grand Prix de France, et de Renaud Muselier, le président de la Région Sud, accueiller­a plusieurs séances de dédicaces de Daniel Ortelli, auteur de l’ouvrage « Circuit Paul-Ricard, les seigneurs de la F », paru récemment aux éditions Gilletta. Pendant la durée du Grand Prix, Var-Matin sera également proposé à la vente au sein du village provençal.

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 ??  ?? Christine Bianchi pose devant un tableau représenta­nt la Marussia de son fils. Une oeuvre d’Olivier Tramoni mise aux enchères ce vendredi à Bandol. Les bénéfices iront à l’hôpital L’Archet de Nice, où Jules a lutté pendant neuf mois après son accident.
Christine Bianchi pose devant un tableau représenta­nt la Marussia de son fils. Une oeuvre d’Olivier Tramoni mise aux enchères ce vendredi à Bandol. Les bénéfices iront à l’hôpital L’Archet de Nice, où Jules a lutté pendant neuf mois après son accident.
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