Monaco-Matin

Le catch fait son show le  juin au stade Louis-II

« Le Spartiate », catcheur niçois à la carrière américaine, aura à coeur d’épater les spectateur­s du prochain MonteCarlo Fighting Trophy, le 30 juin au stade Louis-II

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Nom de code : « Le Spartiate ». Profession : catcheur. Signes distinctif­s: une longue barbe noire symbole de virilité chez les Grecs, une carrure de gladiateur à la romaine, une peau couverte de tatouages portant les stigmates du ring, un casque d’or, une cape rouge… et un zest de nissartitu­de. Mission : épater le public – en partie profane – du prochain Monte-Carlo Fighting Trophy, le 30 juin, au stade Louis-II. Roi de la mise en scène et adepte des prises «Moonsault» ou «Frog Splash », le Niçois Tom La Ruffa pourra, à cette occasion, se reposer sur cinq annés d’expérience outreAtlan­tique, à régaler de son art en version cathodique. Le catch, un sport exigeant et théâtral, à nouveau sur le devant de la scène en Europe, notamment chez les plus jeunes. D’où l’idée de Claude Pouget, organisate­ur du Monte-Carlo Fighting Trophy, de mêler cette discipline spectacula­ire à une soirée de gala «multifight­s» (kickboxing, muaythaï, boxe chinoise, pancrace…) « C’est la première fois que je fais ça dans une soirée de boxe. J’ai catché sur des lacs, sur un ring flottant, dans des hippodrome­s entre des courses de chevaux, à la télé, dans des fêtes foraines ou de villages mais, là, c’est différent. D’autant que je n’ai pas envie de manquer de respect aux combattant­s de boxe », prévient Tom La Ruffa. Un mix inédit à faire saliver.

L’entrée des boxeurs n’a plus grand-chose à envier aux mises en scène des catcheurs, non ? La boxe, comme le MMA, ont copié le catch. Le catch a toujours été dans la surenchère pour assurer le spectacle et, aujourd’hui en boxe, ils font tous des entrées travaillée­s avec des tenues, des feux d’artifice… parce que c’est ça qui vend et fait rêver les gens. Il faut du tape-à-l’oeil pour la télévision et les réseaux sociaux. Des gueules et des personnage­s. Des conférence­s de presse qui se terminent en baston.

Quel regard les autres discipline­s portent-elles sur le catch ? Il y a quand même une part de respect. Les vrais sportifs vont dire qu’il y a du cinéma mais ils voient aussi la condition physique d’un catcheur. D’ailleurs, je veux qu’à la fin du show les boxeurs aient ce respect, qu’ils voient des prises techniques et spectacula­ires.

Le catch est un sport éprouvant mais, contrairem­ent à la boxe, les combats sont réguliers. N’est-ce pas un danger ? C’est ce qui fait que j’ai plus de respect pour un catcheur. Le catch n’est pas basé sur une performanc­e optimale, le public paye pour te voir catcher donc si tu as une entorse à la cheville, tu te fais un méga strapping et tu donnes un spectacle. Peut-être pas le match de ta vie, mais tu le fais. Un boxeur ou un footballeu­r, s’il n’est pas au top de sa forme, il reste au vestiaire, car son but c’est de gagner le match.

Vous avez souvent été blessé vous-même… Oui, avec des blessures qui auraient gardé au lit la plupart des gens. J’ai catché avec des angines, une grippe, un ménisque fissuré…

Au point de vous mettre en danger ? Aux États-Unis notamment avec les contrats télé à respecter. Ce n’est pas intelligen­t, ni à faire, mais je gagnais ma vie avec le catch et si je ne catchais pas je n’étais pas payé. J’ai eu une petite commotion cérébrale un jour. La tête qui a tourné pendant le show et après la lumière qui me faisait mal aux yeux. J’étais irritable et je savais que j’avais eu un choc au cerveau, mais le lendemain j’ai recatché deux fois. Les maux de tête sont passés au bout d’un mois et demi.

Êtes-vous usé aujourd’hui, à  ans ? Je peux aller au moins jusqu’à  ans, surtout avec mon rythme actuel d’un ou deux combats par semaine. Surtout en Europe, car si je continue à faire parler de moi, en gagnant des titres et en catchant dans des pays comme le Koweït, la Turquie ou le Pakistan, peut-être que je vais taper dans l’oeil d’une grosse fédé américaine voire japonaise, on ne sait jamais. Je ne dis pas que c’est mon but de retourner à tout prix aux ÉtatsUnis car j’aime Nice, la Côte d’Azur. Mon but est de développer le catch ici. Maintenant, si on me dit qu’on me reprend aux États-Unis avec un bon contrat, je dirai peutêtre oui. Le catch fait de bonnes audiences TV, reste à convertir les jeunes à sa pratique… On ne fait pas du catch comme on joue au foot. Le problème en France, c’est que beaucoup d’écoles font des entraîneme­nts sans organiser de shows derrière. Pour s’améliorer en catch, il faut le faire devant un public. Faire une école juste pour faire de la thune avec les licences des gamins, ça ne m’intéresse pas.

Je peux aller au moins jusqu’à  ans ”

Cette passion vous suffit-elle pour vivre aujourd’hui ? En Europe, ça reste très marginal, ce n’est pas mon activité profession­nelle déclarée. La semaine, je suis éducateur avec un groupe de jeunes à Ségurane. J’aime transmettr­e ce message : quand tu veux quelque chose, tu peux y arriver.

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