Mise en examen pour assassinat mais diffamée
Valérie P., 52 ans, mise en examen pour l’assassinat et le vol de Danielle Ritorto (notre photo), une retraitée morte asphyxiée, vient de faire condamner un magazine des éditions Nuit et Jour pour diffamation. Alors que l’enquête criminelle est toujours en cours, le magazine a écrit que Valérie P. avait drogué la victime. Ce qu’elle conteste. Le tribunal correctionnel de Nice vient d’estimer que cet article était effectivement diffamatoire. Il a condamné l’éditeur à verser 1000 euros à l’accusée (qui en réclamait 10 000) et 1 500 euros de frais d’avocat. L’éditeur a dix jours pour faire appel.
En attendant le procès…
Le 29 mars 2016, le gardien d’un immeuble de la rue Albert-Ier, à Menton, découvre le corps sans vie de Danielle Ritorto, 75 ans, une femme à la santé précaire. Le médecin conclut d’abord à une mort naturelle. Mais alors qu’elle est décédée, sa carte bancaire continue d’être utilisée ! Les soupçons s’orientent au fil de l’enquête vers Valérie P., ancienne employée de la défunte. Une main-courante pour vol avait été déposée contre elle par Danielle Ritorto peu avant le drame. Le 9 mai 2017, l’ex-femme de ménage est interpellée à Roquebrune-Cap-Martin. Elle est soupçonnée d’avoir étouffé Danielle Ritorto avec un oreiller lors d’une dispute liée au remboursement de l’argent disparu. Valérie P. a été mise en examen pour assassinat et vol. Elle est, depuis, incarcérée à la maison d’arrêt de Nice et attend de comparaître devant la cour d’assises. Et c’est depuis sa cellule qu’elle a mandaté Me Pierre-Vincent Lambert pour attaquer en justice les éditions Nuit et Jour dont un magazine a affirmé qu’elle avait drogué sa victime avant de la tuer. Les analyses de Danielle Ritorto ont révélé la présence d’anxiolytiques, médicaments qu’elle ne prenait pas selon ses proches et son médecin. Le juge d’instruction a sans doute interrogé Valérie P. sur ce point mais elle n’a pas été mise en examen ni pour empoisonnement ni pour administration de substance nuisible. La défense espère-t-elle, par cette action en justice, une requalification du crime d’assassinat en homicide volontaire ? Cela permettrait d’éviter à l’accusée d’encourir la réclusion criminelle à perpétuité au moment de son procès…