«Pas envie d’attendre qu’il neige pour gagner»
Exigeant et forcément lion d’être comblé par les septième et douzième places de Sainz et Hulkenberg sur la grille, le directeur général de Renault F en attend plus de ses deux pilotes, mais surtout des deux monoplaces de l’écurie française.
On vous imagine satisfait après cette séance de qualification et le septième temps réalisé par Carlos Sainz ? Elle s’est bien passée, mais elle montre aussi nos limites. Si je regarde le positif, je constate que deux ans en arrière, il n’y avait pas de casquettes jaunes, pas d’écurie Renault, et pas non plus de Grand Prix de France. Un Grand Prix sur lequel on arrive aujourd’hui en étant quatrième au championnat. Donc que de chemin parcouru. Maintenant, je suis aussi un compétiteur, et plutôt que de regarder derrière, je regarde devant. Et devant, il y a encore du monde, et il y a surtout un gros écart avec ce qu’on appelle les top team. C’est un écart qui a plutôt tendance à grossir, qui montre certaines faiblesses de nos voitures, et qui m’inquiète.
On en parlait avec Alain Prost en début de semaine, et il nous disait que la réglementation autorisait peu de paris. La météo pourrait permettre d’en prendre ? Si la pluie avait duré, on aurait pu se permettre de faire un peu plus de choses, mais je n’ai pas envie de compter sur les conditions climatiques et je n’ai pas envie d’attendre qu’il neige au Castellet pour gagner une course.
Hors météo, donc, quel est le délai fixé pour voir Renault gagner une course ? On a décidé de revenir en décembre en F, et ce n’est absolument pas pour y faire de la figuration. Et c’est ce qu’on est en train de faire. On s’est fixé - pour être en situation de commencer à se battre pour des grosses positions.
Le fait d’évoluer à domicile vous met une pression supplémentaire ? Oui. On essaye de faire comme s’il n’y en avait pas, mais il y en a quand même. Je peux vous dire que les pilotes ont la pression. Je les connais, et à la radio dans le casque, je l’ai senti rien qu’à leurs voix.