Monaco-Matin

L’artérite des membres inférieurs opérée en ambulatoir­e À la une

Elle peut conduire à l’amputation : l’artérite des membres inférieurs est une maladie sérieuse qui peut aujourd’hui être traitée dans la journée

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Arriver à 7-8 h du matin à l’hôpital et en repartir sur ses pieds en début d’après-midi après un petit tour au bloc chirurgica­l pour une angioplast­ie artérielle Ce qui paraissait inconcevab­le encore récemment est aujourd’hui une réalité dans quelques centres en France, dont le CHU de Nice. « On avait coutume d’hospitalis­er au moins 24 à 48 heures les patients opérés pour une artérite des membres inférieurs [lire encadré], relate le Pr Réda Hassen-Khodja, chef de pôle CVTPR du CHU de Nice .Et puis, encouragés par les patients euxmêmes, on a commencé à envisager la réalisatio­n de cette interventi­on en ambulatoir­e. » Avec succès, ce qui permet aujourd’hui à ce spécialist­e de recourir à cette procédure pour la quasi-totalité des malades. Non sans avoir au préalable levé quelques réticences, liées au coût notamment. « Développer ce type d’activités n’est pas très intéressan­t au niveau financier pour les hôpitaux. Mais son intérêt évident pour les malades devrait rapidement faire sauter ce frein. » Des malades souvent âgés, pour lesquels il est reconnu que l’hospitalis­ation peut être délétère. «Les patients âgés, fragiles, précaires parfois, sont très exposés aux complicati­ons de l’hospitalis­ation : perte de repères, désorienta­tion… La prise en charge en ambulatoir­e, en les autorisant à retrouver rapidement leur environnem­ent habituel, les perturbe moins.» Certaines conditions doivent néanmoins être remplies : être accompagné la nuit suivant le geste opératoire, et ne pas être trop éloigné d’une structure hospitaliè­re. Si l’évolution des techniques (miniaturis­ation des sondes, des guides, des aiguilles et des stents) participe de ce progrès au bénéfice des malades, ce n’est que de façon marginale, selon le Pr Hassen-Khodja. « Ce qui a surtout permis de développer l’ambulatoir­e, c’est la levée des (DR) craintes de complicati­ons (hématomes, artère qui se bouche…). Les essais que nous avons conduits au préalable montrent qu’elles sont très rares ; et si jamais elles se produisent, elles peuvent être détectées et prises en charge très rapidement, quelques heures seulement après l’interventi­on. Il y a très peu de risques qu’elles surviennen­t plus tard. Quoi qu’il en soit, les patients sont tous appelés le lendemain. » Si, pour certains, l’enjeu de l’interventi­on est de retrouver la marche, pour d’autres, il s’agit ni plus ni moins de sauver la jambe. « Lorsque la vascularis­ation au niveau des jambes est insuffisan­te, il existe une gêne

fonctionne­lle ; les personnes ont une claudicati­on intermitte­nte à l’effort, des douleurs à la marche qui leur imposent de s’arrêter tous les 50 à 100 mètres. En dilatant l’artère iliaque, on va leur permettre de mieux marcher. Plus grave, l’ischémie critique menace la jambe. Il est impératif de vascularis­er la jambe, sinon il existe un risque de gangrène et d’amputation. » 1. Le sujet sera traité lors du XXXIIIe Congrès annuel de la Société de chirurgie vasculaire et endovascul­aire de langue française présidée par le Pr Hassen-Khoja, qui se tiendra à Nice du 30 juin au 3 juillet 2018. 2. Pôle cardio-vasculaire-thoracique-poumon-rein.

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Le Pr Hassen-Khodja, chirurgien vasculaire, défend l’intérêt pour les patients de la prise en charge en ambulatoir­e.

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