Bleus intimes

En Russie depuis le 10 juin, les joueurs s’occupent comme ils peuvent pour faire passer le temps entre les matchs. Plongée dans les coulisses de leur quotidien

AIstra, les nuits sont courtes, mais les journées peuvent être longues pour les joueurs de l’équipe de France. Depuis le 10 juin et leur arrivée dans cette région située à 70 kilomètres de Moscou, les Bleus vivent en vase clos dans leur hôtel Hilton Gardenn Inn, situé en pleine forêt et où il est bien difficile de percevoir de la vie autour. « C’est pire qu’à Clairefontaine », a confié un membre du groupe à l’un de ses proches. « On ne voit pas beaucoup de gens, c’est vrai », dit Raphaël Varane. Comme ce fut le cas en 2014 et 2016, Didier Deschamps n’est pas du genre à offrir une journée ou un après-midi « off » à la volée, quand les Brésiliens profitent de la plage à Sotchi et les Anglais effectuent un parcours de golf. Les Français, eux, ont d’autres occupations pour meubler leurs nombreuses plages de repos entre les analyses vidéos, les soins, les repas, les entraînements et les matchs. A les voir aussi détendus et souriants à chaque fois qu’ils viennent à la rencontre des journalistes, on comprend rapidement que ce n’est pas la grande éclate au quotidien. En club, lorsqu’ils sont conviés en conférence de presse par le service communication, c’est une affaire qu’ils tentent de classer au plus vite, quitte à la bâcler. Là, les Bleus prennent le temps de répondre à chaque question, donnent le change, se montrent souriants, voire chambreurs et tentent même de tirer la caravane bleue avec eux. « Soyez positifs ! » Voilà l’un des messages diffusés par des cadres comme Raphaël Varane et Paul Pogba ces derniers jours.

Lloris-Giroud, belle doublette à la pétanque

« L’ambiance est top, entre les joueurs et le staff, vraiment », lâche un membre de la délégation. Pour preuve, le soir, on se défie régulièrement à la pétanque. Il se dit même que Didier Deschamps perd rarement, voire jamais. « Il veut toujours gagner » glisse un proche. Parmi les joueurs, Hugo Lloris et Olivier Giroud font partie des plus habiles boules en main. Chez les plus jeunes, le « Uno » est à la mode, quand les anciens préfèrent le tarot ou la contrée. Le « Perudo », un jeu de dés, est également très en vogue, comme Football Manager, le jeu mythique de simulation. Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé peuvent « geeker » pendant des heures devant leur ordinateur et rêver à une carrière de grand entraîneur, à en croire leurs résultats probants. D’autres préfèrent le ping-pong ou le basket, puisqu’un panier a été installé dans l’hôtel. Très tendance, la série « Casa de Papel » a été avalée en quelques jours par Presnel Kimpembe et Lucas Hernandez. Juste après le dîner, c’est l’heure d’appeler les proches, l’épouse et les enfants, pour ceux qui en ont.

Un coiffeur venu de Londres

Pour les besoins capillaires de ses petits camarades, Paul Pogba est en contact avec un coiffeur qu’il a fait venir spécialement de Londres avant le match contre l’Australie. Blaise Matuidi, Kylian Mbappé, Thomas Lemar, Paul Pogba, Presnel Kimpembe, N’Golo Kanté, Samuel Umtiti, Benjamin Mendy et Ousmane Dembélé n’ont pas raté l’occasion de rafraîchir leur image. Le coiffeur des stars a passé plus de sept heures à l’hôtel et en a largement fait la promotion sur les réseaux sociaux. La musique fait partie intégrante de la vie de groupe. Les DJ de l’équipe se nomment principalement Paul Pogba et Benjamin Mendy et ambiancent à l’arrière du bus ou ailleurs. Les playlists se veulent éclectiques. Or, sur ce point, tout le monde n’est pas sur la même longueur d’ondes. Pour exemple, le titre « On est équipé », chanté par les rappeurs KeBlack, Saza et Youssoupha et largement diffusé lors de la qualification en hutièmes de finale, tarde à faire l’unanimité. « On a mis plusieurs chansons, pas que celle-là, vous avez retenu celle-là parce que c’est celle qu’on a mise sur Instagram ,a confié Steven Nzonzi. “On est équipé”, c’est une manière de dire peut-être qu’on est prêts à se battre et à tout donner. » En attendant l’hymne, c’est un premier pas, déjà…