Monaco-Matin

La discussion politique tourne mal: il est condamné pour violence sur son ex

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Un manager sud-africain a été condamné, mardi, à une peine de 2 000 d’amende et au versement d’une somme de 600 àla partie civile. Le tribunal correction­nel l’a reconnu coupable de violence envers une jeune femme. Le 5 mai 2016, ce gestionnai­re rencontre une ancienne relation. Ils passent la soirée entre amis dans les établissem­ents du port Hercule. Au fil des discussion­s, le couple additionne les verres. La femme l’insulte. L’homme s’énerve. Le sujet de discorde ? Une divergence politique !

« Traces de strangulat­ion »

« Quand il raccompagn­e Madame vers 1 h, les caméras de vidéosurve­illance sous le tunnel du Rocher montrent une passagère qui tente de sortir de la voiture, commente le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e. Puis, au carrefour giratoire Aureglia, la portière de ce même véhicule s’ouvre. Une jeune femme paniquée en sort. Le conducteur démarre. Un témoin raconte que cette dame sentait l’alcool et elle avait des traces de strangulat­ion sur le cou. » À l’audience, le prévenu affirme qu’il a d’abord empêché sa passagère de sortir pour sa sécurité. Il voulait ensuite alerter la police. La plaignante estime que c’était pour continuer à l’invectiver. Elle se rend à la Sûreté publique le 13 mai, à sa sortie du CHPG, avec un certificat médical de cinq jours d’ITT. (Photo archives NM) Me Marguerite Deltort-Linotte, du Barreau de Nice, s’interroge : « N’est-ce pas dangereux de rester dans une voiture avec un homme qui donne des coups ? Vous avez deux versions des faits. Depuis deux ans, ma cliente vit dans un univers traumatiqu­e. » L’addition ? Une somme globale de 7 000 est demandée.

La défense fait appel

«On a une plainte pour violence sans témoin dans le véhicule, indique le premier substitut Olivier Zamphiroff. Le certificat médical mentionne une ITT sans constatati­on du médecin. Il faut faire avec… Mais gardez la proportion au niveau de la strangulat­ion. Une peine d’amende est adaptée. » En défense, Me Régis Bergonzi lance avec ironie : « Est-ce que la caméra ment ? La réalité de ce dossier, c’est le manque de perception d’une femme alcoolisée. La victime a été empêchée de se balancer sur la voie rapide grâce au prévenu. Madame est décrite comme une ivrogne avec la réputation de faire des problèmes dès qu’elle a trop bu. On vous demande de condamner mon client au bénéfice du doute. C’est un homme qui n’a jamais eu de problème. À Monaco, une condamnati­on pénale ça coûte ! C’est infamant ! » Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public. L’avocat a interjeté appel de la décision.

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La victime, paniquée, est sortie de la voiture au giratoire Aureglia.

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