Monaco-Matin

Au Mans le titre, à Monaco les regrets

La Roca Team, rattrapée par le stress, a échoué sur le fil au terme d’un scénario très cruel

- FRANÇOIS PATURLE

Cette finale, au terme de 5 manches harassante­s, s’est jouée sur un shoot. La dernière tentative de Paul Lacombe, le meilleur Monégasque, sur le lay-up de la dernière chance, dans le trafic, dans la fournaise, au bout de l’angoisse, n’est pas rentrée. Le buzzer a retenti, la sirène de l’ultime, celle qui a enterré les derniers espoirs d’une Roca Team qui ne réalisera donc pas son rêve. Monaco ne sera pas champion. Cruel scénario, impitoyabl­e verdict. Le Mans est sacré, pour la 5e fois (après 1978, 1979, 1982 et 2006). Ce sont les Manceaux qui ont fait la fête sur le podium, dans une salle abasourdie. Le MSB, qui a battu Villeurban­ne, Strasbourg et Monaco en finale, a mérité son trophée. Au final, cela s’est joué à un rien, comme prévu. Ce petit détail qui sépare les grandes histoires du néant et qui change tout. Pour l’ASM, l’occasion était là, énorme. Nul ne sait si elle se représente­ra. Finaliste du championna­t, finaliste de la Champions League… le club du Rocher, comme les deux saisons précédente­s, devra se contenter du trophée de la Leaders Cup. L’amertume en plus, celle d’être passé si proche, cette fois-ci. Cette équipe du Mans possédait décidément de sacrées ressources. Lorsque la Roca Team a pris le meilleur départ, hier (10-0, puis 28-17, 10e), dans le sillage d’un Paul Lacombe énorme de déterminat­ion (lui qui restait sur 4 finales perdues avec la SIG), Le Mans n’a pas paniqué. Au contraire, dès que Monaco a perdu quelques balles, très vite, trop vite, le MSB est revenu. Ce n’était pas que le come-back du Mans. fois de plus, la Roca Team a dû ferrailler sans l’apport habituel de son meilleur scoreur, méconnaiss­able depuis son retour de blessure… Sergii Gladyr aussi totalement en panne de confiance, le vainqueur de la saison régulière a dû tenter de survivre sans oxygène à 3 points, ou si peu (3/12 hier soir). Cooper (0 point) est lui passé à côté de ce match 5. Trop de défaillanc­es. Cela aurait pu tenir, pourtant, grâce au combat de Craft, à la défense de Joseph, au métier de Sy, à la patte de Traoré, au physique d’Evans, à la combativit­é jamais démentie du grand Kikanovic… Lorsque la gâchette mancelle, Chris Lofton, s’est remise en route, Le Mans a fondu sur Monaco. Puis, sur deux lancers de Travis, est passé pour la première fois devant (42-43). Monaco, à cet instant, s’est replacé en mode combat. Les rebonds étaient monégasque­s, à l’énergie, à la volonté. Mais impossible, cette fois, de recréer un break. Cobbs et Travis réalisaien­t un gros chantier. Une fois de plus, les Sarthois profitaien­t des nombreux lancers. A 58-62 (34e), Collin (l’arbitre) infligeait une technique à Mitrovic, d’une sèche sévérité. Et +6 pour Le Mans (58-64). Lacombe, quasi-héroique, refusait de lâcher. Evans, à 3 pts, redonnait espoir. Mais ce diable d’Eito rentrait le shoot lointain de cette finale (66-71, 38e). Lacombe, encore, Evans, re-Lacombe… Irrespirab­le : la Roca Team était à -2 (70-72). 41 secondes à jouer : rebond pour Lacombe, l’un des arbitres voyait un pied en touche. Balle au Mans. Décision cruciale. Amara Sy, en équilibre, pour rester en vie (7274). Cobbs, aux lancers, métronome, bandage sur le front (72-76). Et puis Lacombe, oui, encore Lacombe (74-76). La Roca Team récupérait un dernier ballon sur un pressing effréné sur Lofton… 6 secondes à jouer. Paul Lacombe tentait le dernier rush en solo. Pour égaliser. Pour la prolongati­on. Non. Le ballon heurtait le cercle. Refermant la belle histoire de l’ASM cette saison. Belle mais triste, malgré tout.

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