Monaco-Matin

Estrosi: «Aller plus loin»

Une course de moins de deux heures, mais des mois de travail pour ramener la F1 dans le Var : le maire de Nice, président du Grand Prix de France, dresse un premier bilan. Et pense déjà à la suite

- DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Laura, viens avec moi. J’ai besoin de tes bonnes ondes. » Il est 17 h 40. Au moment de quitter son grand bureau de boss du Grand Prix pour rejoindre le podium, Christian Estrosi se tourne vers son épouse. Jusqu’à la dernière seconde de ce week-end, sa présence lui est indispensa­ble. «Je ne dors pas très bien depuis quelques jours, confie-t-il dans le couloir qui le mène à la terrasse où seront remis les trophées. J’ai pu douter, me poser des questions. Jusqu’au dernier moment, je me suis refusé à laisser parler mes sentiments. Mais quand Alain Prost m’a passé le drapeau, j’ai pour la première fois eu du mal à contenir mon émotion. Voir ces tribunes pleines, ce public fantastiqu­e, avoir la sensation de donner du bonheur aux gens, c’est génial. Il y a très longtemps que je n’avais pas éprouvé quelque chose de comparable, audelà de mes satisfacti­ons personnell­es. C’est un vrai succès. »

L’avertissem­ent de vendredi

La foule, le soleil (jusqu’au concert de David Guetta, hier soir...), le spectacle, l’ambiance, la satisfacti­on de promoteurs de la F1 qui n’ont pas la réputation d’être des tendres : le bilan de ce Grand Prix de France est incontesta­blement positif. Les sueurs froides de la journée de vendredi, qui a tourné au cauchemar sur les routes pour de nombreux automobili­stes, a sonné comme un avertissem­ent. Critiques, insultes, curée sur les réseaux sociaux: la sortie de route n’était pas loin. Dès le lendemain, si la sortie des parkings a encore posé (Photo AFP) problème, la situation s’est améliorée et la magie de l’ambiance du circuit Paul-Ricard a vite pris le dessus. « Beaucoup de gens m’ont dit : on en a chié pour venir, mais on est tellement contents ! » Christian Estrosi savoure le compliment, mais retient la critique. « On va tout de suite se mettre au boulot pour l’année prochaine. Il faut identifier tous les points à revoir ». Parmi les améliorati­ons à apporter, les problèmes d’accès évidemment. « On va le faire, assure le maire de Nice. Mais s’il doit y avoir des aménagemen­ts routiers, des voies d’accès ou un raccordeme­nt, il faut pouvoir convaincre l’État et les collectivi­tés en donnant une garantie de durée d’investisse­ment ». D’où son idée : rencontrer rapidement Chase Carey, le promoteur de la F1, pour le convaincre de s’engager au-delà de cinq ans avec Le Castellet. « Il faut aller plus loin », insiste Christian Estrosi qui compte aussi « développer l’événementi­el » autour du circuit et encourager « les nouveaux projets d’hôtellerie ».

Emporté par la foule

18 h, la cérémonie du podium. Avant l’arrivée des pilotes, Laura s’autorise un selfie avec le plasticien Richard Orlinski, qui a créé les trophées remis aux vainqueurs. Les sourires s’élargissen­t. Lewis Hamilton s’éclipse rapidement. Christian Estrosi lui emboîte le pas. Après un débriefing rapide avec son cabinet, c’est à nouveau la course pour enchaîner avec un direct sur Canal+. Escaliers avalés au pas de charge, portes de service: Christian Estrosi sort du bâtiment de la direction de course et fend la foule. «Bravo!Merci! C’était génial ! » Le maire de Nice serre les mains qui se tendent. Il la tient, sa récompense.

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Le week-end n’a nerveuseme­nt pas été de tout repos pour Christian Estrosi. Mais la récompense est au bout...

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