«Un parrain, un emploi»: dispositif gagnant-gagnant
L’action menée par la direction territoriale Pôle Emploi 06 a commencé en début d’année. C’est déjà un succès. Christian Ghio, PDG d’AG3I, est l’un de ces parrains
AG3I est l’une des plus grosses PME de la Région Paca dans le secteur des prestations de maintenance et travaux? Sur plusieurs domaines : contrôle d’accès et sécurisation du bâtiment, traitement d’air et climatisation, plomberie, maintenance industrielle sur équipements de production, etc. Installée au Plan-de-Grasse, l’entreprise AG3I compte 37 salariés. Une entreprise certifiée ISO 9001 et OHSAS 18001 (santé et sécurité au travail) qui a clôturé l’année 2017 avec un chiffre d’affaires d’environ 5 millions d’euros. Christian Ghio est président-directeur général d’AG3I. Le chef d’entreprise s’est lancé avec conviction dans le dispositif « un parrain, un emploi ». Et la « filleule » qu’il a coachée » pendant 3 mois, vient de signer un CDI.
Vous avez été séduit par le concept ? C’est une très bonne initiative pour les jeunes demandeurs d’emploi. Ils sont souvent livrés à eux-mêmes, ils n’ont pas les réseaux. Le principe d’« Un parrain, un emploi », est comparable à ce que l’on peut trouver dans le réseau « Entreprendre ». Un coach, dirigeant, chef d’entreprise accompagne un filleul.
Dans quels domaines ? Sur l’attitude, le comportement. On l’aide à mettre en avant ses points forts, à corriger ses défauts. On cible aussi avec lui les entreprises avec lesquelles il aimerait travailler, les métiers qu’il aimerait faire. Ensuite, on lui ouvre notre carnet de relations. Vous leur laissez une certaine autonomie ? On ne fait pas le travail à sa place, on lui propose des entreprises, à lui de rédiger son CV, sa lettre de motivation et de faire en sorte de décrocher un entretien. En tant que parrain, on essaie de sensibiliser les autres chefs d’entreprise à ce dispositif.
Comment s’est passé votre coaching ? Pendant mois j’ai suivi Johanna. Puis, j’ai envoyé son CV dans le réseau UIMM – Union des industries et métiers de la métallurgie. Un adhérent, France Hélices, s’est montré intéressé : c’est un profil que la boîte recherchait. Johanna a eu un premier entretien, a bénéficié de la période d’évaluation en milieu professionnel pendant deux semaines, financée par Pôle Emploi. Et la semaine dernière elle a signé son CDI.
C’est donc un programme efficace, selon vous ? Oui, car il y a un gouffre entre l’Éducation nationale et le monde de l’entreprise. Les jeunes qui sortent d’une filière traditionnelle sans apprentissage sont déconnectés du monde du travail. L’apprentissage, c’est le point faible en France. Dans la région, notamment, il y a une pénurie en formations techniques et électrotechniques surtout avec des jeunes qui ont une culture industrielle. Ce qui nous met en difficulté dans nos entreprises, on a du mal à recruter.