Monaco-Matin

Dès dimanche, on lève le pied sur les routes

Dès dimanche, chacun doit réduire sa vitesse de 10 km/h sur une partie du réseau secondaire. Mesure impopulair­e que le délégué interminis­tériel à la Sécurité routière vient défendre à Nice aujourd’hui

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC

Élus, forces de l’ordre, bénévoles, acteurs économique­s et surtout usagers de la route: il les rencontre tous, et partout. Parce que les Français sont majoritair­ement hostiles à la réduction de la vitesse sur les routes secondaire­s, Emmanuel Barbe veut faire oeuvre de pédagogie.

Cette mesure est impopulair­e. Quels sont vos arguments? Ceux qui roulent énormément vont sans doute perdre du temps. La plupart des Français, non. Un essai sur le circuit de Montlhéry a montré une différence de seulement 1,32 minute sur un parcours de 39 km. Dans des conditions normales de circulatio­n, en raison du trafic, des virages et de tous les bourgs où la vitesse est désormais limitée à 30 km/h, le préjudice est très faible. En revanche, en cas de collision frontale, la réduction à 80 km/h permet de gagner 26 m de distance de freinage pour éviter le choc ou pour en atténuer les conséquenc­es. En d’autres termes, cette mesure permet de lutter non pas contre la vitesse, mais contre les accidents. Qui font en moyenne neuf morts tous les jours, et pour chaque mort sept blessés graves. De façon mécanique, nous pouvons épargner 300 à 400 vies par an.

Beaucoup considèren­t que l’État se fera de l’argent sur leur dos… C’est un argument paresseux. Je le trouve même assez insultant. L’État a dépensé l’an dernier , milliards pour la sécurité routière. Les radars ont rapporté  milliard. Et le préjudice des accidents pour la société est de  à  milliards. Mais ce soupçon était si prévisible que le Premier ministre a décidé que l’argent supplément­aire irait à l’équipement des hôpitaux. Je rappelle tout de même que  % des Français ont toujours douze points sur leur permis.

Peut-on s’attendre au début à une certaine tolérance? Il n’y a jamais eu de tolérance. Nous devons pouvoir prouver à l’autorité d’homologati­on de nos radars qu’une fausse mesure est impossible. Raison pour laquelle nous avons une marge technique de  km/h jusqu’à  et de  % au-delà. Ce qui explique que l’on puisse être verbalisé à  km/h: en réalité on roulait à . Cela étant dit, les contrôles seront exactement les mêmes: l’intention n’est pas de coincer les Français. On verra peutêtre un peu plus de «bleu» sur les routes au début, mais dans un but de prévention. Oui, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les panneaux  que l’on voit aujourd’hui sont plutôt des panneaux de rappel, puisque c’est la nature de la route qui détermine la vitesse autorisée. L’impératif aujourd’hui, c’est que tous soient au minimum bâchés. Car il serait facile de faire annuler un PV en démontrant qu’un panneau indiquait  km/h. En tout cas, l’État rembourser­a rubis sur l’ongle les départemen­ts, mais le janvier  car cela devra passer par la loi de finances. On pense que le montant sera compris entre  à  millions d’euros – le chiffre sera rendu public.

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(Photo J. Groisard) «  % des Français ont toujours douze points sur leur permis », souligne Emmanuel Barbe.  radars automatiqu­es à régler,  panneaux à remplacer?
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