Comment une cape crée du lien social
C’est l’histoire d’une cape couleur dorée créée il y a un siècle pour un opéra en Principauté… et qui a retrouvé les planches de la salle Garnier. L’habit, oublié plusieurs décennies et remisé, est la pièce maîtresse d’un projet artistique portée par Celia Pym, baptisé « Flying gold cape». Voilà deux ans que le NMNM a entamé une collaboration avec cette artiste anglo-américaine, au parcours singulier. Qui cumule formation aux disciplines artistiques à un diplôme d’infirmière. Le rapport? «Elle s’intéresse particulièrement à la question du soin», note Celia Bernasconi, conservateur du NMNM. Le soin aussi bien du corps. Que du textile. C’est ce qu’elle a fait il y a deux ans en piochant dans les collections du NMNM. Qui comptent près de 4000 costumes de scène inventoriés. Ainsi que de nombreux cartons contenant chutes, pans de tissus, fragments de costumes de cette même époque.
Un échange
Dont cette cape de tissu précieux, surbrodée d’un décor en soie, rehaussée de sequins rappelant les rayons du soleil. Impossible de savoir pour quel personnage ni pour quel spectacle le vêtement a été créé il y a un siècle. Mais Celia Pym a choisi de lui donner une seconde vie, alors que le tissu était en lambeaux. La cape condamnée devient l’objet de workshops de l’artiste, en Islande puis à Londres où elle répare, recoud, rafraîchit l’habit pour lui redonner son éclat. Un travail (Photo Charly Gallo/Dir.Com.)
d’orfèvre tant l’objet était endommagé. Revenue à son éclat passé, la cape est a été le médium d’une rencontre avec une classe d’élèves AIS puis un groupe de l’AMAPEI. À chacun, Celia Pym a raconté l’histoire du vêtement avant de leur proposer de poser individuellement en portant ou s’amusant avec le vêtement. La finalité ? Une série de portraits qui seront exposés à Londres puis à Monaco.