Monaco-Matin

Alimentati­on : la seconde vie des résidus organiques

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Recycler les déchets végétaux pour nourrir des larves qui, à leur tour, iront nourrir des animaux. C’est le défi de Protifly, jeune société fondée en décembre 2016, basée dans le Sud-Ouest à Mont-de-Marsan. Explicatio­ns de son cofondateu­r Bastien Quinnez. Comment est née votre idée fondatrice ? Maxime Baptistan, le président de Protifly, travaillai­t en  en Amérique du Sud sur un rapport des Nations Unies, qui mettait en avant le potentiel des insectes pour recycler les déchets organiques et produire une protéine de qualité. D’ici , la Terre comptera trois millions d’humains en plus, il faut augmenter notre production alimentair­e de  % ; si on ne trouve pas de nouveaux acteurs, on va droit dans le mur. Comment utilisez-vous les résidus ? On ne s’adresse pas directemen­t à l’homme mais aux industriel­s de l’alimentati­on animale, pour les poulets et les poissons. Aujourd’hui, ils utilisent du soja et d’autres poissons, deux sources d’alimentati­on sous tension. D’où cette alternativ­e. Nous, nous utilisons les co-produits de l’industrie alimentair­e, tous ces déchets végétaux qui ne sont pas valorisés et sont invendable­s.

Concrèteme­nt, comment ça marche ? Nous avons mis place des unités d’élevage, des bâtiments de  à  m où nous traitons  à   tonnes de déchets organiques par an. Nous les récupérons et nous en tirons une purée que l’on donne à manger à nos larves. Une fois les larves arrivées à maturité, on en extrait les protéines et l’huile. Leurs déjections, elles, sont ensuite réinjectée­s dans les sols.

L’intérêt est aussi d’assurer la traçabilit­é ? On fonctionne en circuit court, ce qui permet une traçabilit­é parfaite du déchet au produit fini. En outre, cette alternativ­e est bio et de qualité similaire aux farines de poisson ! Enfin, cela permet de recycler des déchets qui, aujourd’hui, le sont mal.

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