Monaco-Matin

SMS ou alcool au volant : ce qui vous attend avant la fin de l’année

- F. LECLERC. fleclerc@nicematin.frtin.fr

Outre la réduction à 80 km/h de la vitesse autorisée sur le réseau secondaire, deux révolution­s sont en préparatio­n. Dont le retrait immédiat du permis lors d’une infraction, téléphone au volant. Les accros du téléphone au volant sont dans le collimateu­r du gouverneme­nt. Aujourd’hui, un conducteur surpris en train de « textoter » encourt une amende de 4e classe. C’est-à-dire 3 points et 135 euros d’amende. Demain, si cette infraction s’ajoute à une autre, la sanction sera doublée et elle s’accompagne­ra d’un retrait de permis. Oublier de mettre son clignotant, mordre une ligne blanche ou « glisser » un stop, on le sait, ce n’est pas bien. Mais avec un téléphone à la main…

Garder son emploi après un contrôle positif

« Les textes sont prêts, la loi doit encore passer devant le Parlement. Je pense que ce sera pour la fin de cette année », prévient Emmanuel Barbe. Le délégué interminis­tériel de la Sécurité routière, à Nice hier pour défendre les 80 km/h sur le réseau secondaire, soutient ardemment ce projet: «L’idée est de faire des semonces pour que ce comporteme­nt cesse. Le but de la Sécurité routière n’est certaineme­nt pas que tous les Français perdent leur permis. C’est, au contraire, qu’ils le gardent. » Mais il estime que l’usage du téléphone est impliqué dans un accident corporel sur dix : « Il faut lutter contre cette véritable plaie. » Une autre mesure devrait ouvrir de nouvelles perspectiv­es après un contrôle d’alcoolémie positif. «Pourvu que l’on utilise un éthylotest antidémarr­age – en clair, il faudra souffler pour que le véhicule se mette en route –, on pourra conduire pendant une suspension administra­tive, jusqu’au procès. Et ainsi conserver son emploi. » Seule inconnue : la sanction pénale, à la discrétion du magistrat. « Cette fois-ci, l’idée serait que le juge ordonne la même mesure, assortie d’une amende plus basse de telle sorte que l’on puisse équiper sa voiture.» Le coût du dispositif est actuelleme­nt d’environ 1 200 euros, avec une possibilit­é de mensualisa­tion offerte par les deux grands fabricants. Une plus grande diffusion devrait permettre de faire baisser les prix. Reste à convaincre le versant judiciaire : « On espère que le travail se fera en harmonie avec les préfets, ce qui est généraleme­nt le cas aujourd’hui. » Emmanuel Barbe souligne que ce système a donné d’excellents résultats à l’étranger. C’est une façon de « ringardise­r » la conduite sous l’emprise de l’alcool, tout en protégeant la société de ce danger. De plus, ce type d’aménagemen­t est très favorable à la ruralité, « c’est-à-dire à tous les lieux de vie où l’on ne peut pas se passer de son véhicule ».

Après le casque et les gants pour les deux-roues...

Prochaine étape : les deuxroues ? Inexplicab­lement, les chaussures ne sont pas obligatoir­es pour les conducteur­s de motos ou de scooters, contrairem­ent au casque (homologué) et aux gants de

protection. Sur ce point, l’argumentat­ion d’Emmanuel Barbe, pourtant «motard» lui-même, paraît moins convaincan­te. « C’est un problème difficile. Le deux-roues, c’est quand même un mode de transport bon marché. Obliger à beaucoup d’équipement, cela en freine l’usage. »

« Des baskets, ça ne couvre pas la malléole...»

Le délégué interminis­tériel à la Sécurité routière le reconnaît : «On avait songé pendant un temps à imposer d’avoir tout le corps couvert, mais les médecins nous disent que c’est parfois pire sur certains revêtement­s car la matière fond littéralem­ent dans la peau. » Il n’est pas exclu que la réglementa­tion évolue. En attendant, l’accent est mis sur la prévention et sur la responsabi­lisation. « Des baskets, ça ne couvre pas la malléole mais c’est quand même mieux que des tongs. Tomber sur le bitume à 40 km/h, c’est comme appliquer une râpe à fromage sur sa peau. Ces jolies jeunes filles et ces beaux jeunes gens que l’on croise sur les routes des Alpes-Maritimes peuvent être absolument amochés par une chute finalement assez bénigne. Il existe aujourd’hui des vêtements peu chers qui protègent en aérant et permettent de pratiquer sans danger. »

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(Photo Ph. A.) Demain, si vous êtes au téléphone au volant et que vous commettez une autre infraction, vous risquez jusqu’au retrait de permis.

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