Guy Carlier

La Coupe du monde , j’avais  ans et un magasin d’Argenteuil, où je vivais, «Tout Elec» avait placé une télévision dans sa vitrine et un haut-parleur sur le trottoir pour que tout le monde puisse regarder. J’ai vu la France de Just Fontaine briller sur les épaules de mon grand-père. Les équipes de France de  et . Pour l’émotion. Séville, c’est dramatique mais ça marque à vie. En , j’ai encore la voix de Thierry Roland au moment du tir au but de Luis Fernandez contre le Brésil « Allez mon petit bonhomme ». Cette génération était belle à voir jouer, bien plus que celle du Mondial . Je me souviens des Italiens en  qui avaient dit des Bleus, qui jouaient alors beaucoup en Serie A, « Nous avons enfanté un monstre ». Ça m’avait blessé. Pelé. Sa finale de  contre l’Italie est un chef-d’oeuvre. Son but de la tête, quand il s’élève dans le ciel de Mexico mais aussi sa passe décisive à Carlos Alberto pour le dernier but. Sans un seul regard, il le décale car il sait qu’il arrive. J’ai l’impression de revivre , avec les mêmes critiques de la presse, l’absence de continuité, la force de l’opinion publique dans les compositions d’équipe. J’ai parfois l’impression que les joueurs se découvrent et tout peut changer d’un match à l’autre. Cette équipe manque d’un patron comme pouvaient l’être Zidane et Platini. Je vois le Brésil malgré la blessure de Neymar cette saison.