Monaco-Matin

Ivre au volant avec son bébé dans un couffin...

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Quelle inconscien­ce! Une jeune Américaine de 29 ans, résidant en Principaut­é, était au volant de son Porsche Cayenne, le 10 décembre dernier, avec un taux de 1,42 g d’alcool dans le sang et son nourrisson de 7 mois dans un couffin sur le siège arrière. Vers 18 h, ses facultés affaiblies par la boisson, la conductric­e emboutit deux véhicules stationnés sur l’avenue de Grande-Bretagne. Les policiers arrivent et constatent l’ivresse de la mère de famille. D’où sa comparutio­n devant le tribunal correction­nel à l’audience de mardi.

« Mon enfant pleurait… »

« Heureuseme­nt, personne n’a été blessé, note le président Florestan Bellinzona. Vous aviez votre enfant dans

les bras. C’est la raison pour laquelle on vous a dirigée vers le CHPG. Au retour, soit 90 minutes plus tard, vous aviez quasiment trois fois la limite d’alcool permise. Audelà

de 0,40 mg/l, c’est un délit. Qu’aviez-vous bu pour être dans un tel état d’ébriété ? » Cette femme sans profession répond : deux verres

de rosé « sans [se] sentir ivre ». «Cela ne correspond pas au taux relevé, maintient le magistrat. Ou bien il s’agissait de très grands verres. Rendez-vous compte, la première personne que vous mettez en danger c’est votre bébé… » La prévenue estime à nouveau que la boisson n’a rien à voir dans son écart de conduite. « L’accident est arrivé quand je me suis retournée parce que mon enfant pleurait… » Le président reste logique: «Si vous n’étiez pas alcoolisée, vous auriez pensé à stopper votre véhicule avant de vous émouvoir pour votre bambin. »

 jours de prison avec sursis

Pour le premier substitut Olivier Zamphiroff, « cette affaire démontre les dramatique­s conséquenc­es de l’alcool au volant. Madame devra réfléchir avant de prendre son SUV si elle doit s’alcooliser à nouveau. La sanction doit être exemplaire. Il y a déjà eu une somme de 25 000 pour rémunérer le carrossier et neuf mois de suspension du permis. Adaptez la peine à ce type d’accident : un mois assorti du sursis, 1000 d’amende et une contravent­ion à 45 ». La défense rappellera avec insistance que cette dame assume son comporteme­nt et les conséquenc­es lui ont déjà coûté ! « Ma cliente a pris conscience de son erreur en tant que mère, assure Me Christophe Ballerio. Il n’y aura aucune réitératio­n. Après des tests au CHPG, elle a passé douze heures en cellule de dégrisemen­t et en garde à vue. Quel traumatism­e d’être séparée de son enfant aussi longtemps. Ce manquement est déjà une sanction. Soyez cléments… » Le tribunal prononcera une peine de quinze jours avec sursis et 45 d’amende.

 ??  ?? La conductric­e a passé douze heures en cellule de dégrisemen­t et en garde à vue. (Photo Cyril Dodergny)
La conductric­e a passé douze heures en cellule de dégrisemen­t et en garde à vue. (Photo Cyril Dodergny)

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