Monaco-Matin

La justice donne raison aux gens du voyage

Saisi en référé par les gens du voyage, le juge niçois enjoint le préfet soit de prendre un arrêté officialis­ant leur présence sur le terrain de Cabris soit de leur attribuer un nouveau terrain dans les 48 h

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L’installati­on controvers­ée des gens du voyage à Cabris doit être formalisée à travers un arrêté préfectora­l de réquisitio­n ou, à défaut, l’Etat doit mettre à leur dispositio­n un terrain conforme dans les 48 h. C’est ce qu’a décidé hier le tribunal administra­tif de Nice saisi en référé par la communauté des gens du voyage. Le juge administra­tif estime que, dans cette affaire, la loi n’a pas été respectée par l’Etat et la communauté d’agglomérat­ion cannoise. Cette situation « est le résultat de l’absence d’une mise en oeuvre concrète et effective des dispositio­ns du schéma départemen­tal d’accueil des gens du voyage ». Le juge niçois précise : «La communauté des gens du voyage se trouve placée objectivem­ent dans une situation de précarité liée à l’absence de réponse officielle donnée à leur demande de mise à dispositio­n d’une aire de grand passage telle que prévue par la loi. »

Demande de terrain en avril

Les magistrats rappellent en effet que les gens du voyage avaient demandé par lettres, dès le mois d’avril, au président de la communauté d’agglomérat­ion de Cannes Pays de Lérins et au préfet des AlpesMarit­imes, « la mise à dispositio­n d’une aire de grand passage qui soit située sur la communauté d’agglomérat­ion de Cannes pays de Lérins au titre de la période du 24 juin 2018 au 15 juillet 2018 (...) N’ayant reçu aucune réponse malgré les relances téléphoniq­ues effectuées, les intéressés ont tenté de rejoindre le 25 juin 2018 la commune de Mandelieu-La Napoule dès lors que se trouve sur ladite commune un terrain qui avait été réquisitio­nné à leur attention en juin 2015 par arrêté du préfet des Alpes-Maritimes

». Le tribunal administra­tif estime donc que « la clarificat­ion à brève échéance d’une telle situation est nécessaire ». C’est pour cela que, dans

son ordonnance, il « enjoint le préfet des Alpes-Maritimes soit, s’il l’estime utile et souhaitabl­e, d’officialis­er la solution d’attente actuelleme­nt adoptée en prenant un arrêté portant réquisitio­n

d’une partie d’un terrain appartenan­t à la commune de Cabris, soit d’attribuer à MM. Poirot, Couchevell­ou et Stroppe [les trois personnes membres de la communauté des gens du voyage qui ont fait le recours devant le tribunal administra­tif, ndlr] et à leurs accompagna­nts une ou plusieurs aires de stationnem­ent adaptées à leurs besoins, avec des points de raccordeme­nt à l’eau et ce, dans un délai de quarantehu­it heures à compter de la notificati­on de la présente ordonnance, sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard. »

Sans doute un arrêté

L’installati­on sur un terrain de Cabris ayant été réalisé avec la bénédictio­n de la préfecture, Georges-François Leclerc optera sans doute pour la première injonction en prenant un arrêté. Il devrait en revanche mettre en oeuvre la seconde dès l’année prochaine en mettant à dispositio­n des gens du voyage deux terrains de grand passage provisoire­s (lire ci-dessous).

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(Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi) Mardi, les gens du voyage ont bloqué pendant plus de  heures la circulatio­n sur le chemin des Eucalyptus, à Antibes, après qu’on leur a refusé de s’installer au stade Gilbert-Auvergne.

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