Une fac de médecine Nice-Monaco?
« Regrouper des compétences de Nice et de Monaco pour la création d’une faculté de Médecine transfrontalière, une faculté de Médecine Nice-Monaco-Côte d’Azur qui pourrait s’intégrer, étape au-dessus encore, à une Université NiceMonaco-Sophia Antipolis qui pourrait s’appeler French Riviera University. Projet utopique ? Peut-être pas… » Lundi matin, à l’occasion d’une «matinée transfrontalière » organisée par la Métropole Nice-Côte d’Azur et le magazine La Tribune au Grimaldi Forum, Philippe Brunner, chef de service en radiologie interventionnelle au CHPG, a présenté une idée. Peut-être le point de départ d’une aventure nouvelle entre les deux pays autour des soins et de l’e-santé, «la promesse d’un projet commun d’envergure, pour le bien primordial des patients et le développement de la médecine».
« Intérêt général »
Celui-ci explique que des médecins sont nombreux à espérer pareil rapprochement pour des raisons « d’intérêt
général». Il cite les soutiens d’Olivier Guérin, gériatre, adjoint au maire de Nice délégué à la santé, et du professeur Patrick Bacqué, doyen de la faculté de médecine de Nice. Le chef de service monégasque constate d’abord une relation naturelle entre Nice et Monaco en terme humain – pour les médecins comme les patients. « Côté technique et logistique, le rapprochement est aussi une évidence. »
Et il poursuit: «Il y a aussi cette volonté politique du gouvernement français de réduire le nombre de CHU; il y en a vingt-six actuellement, dix devraient perdurer; ce qui va faire beaucoup de laisséspour-compte… Et le CHU de Nice ne devrait plus être une entité CHU; un rapprochement transfrontalier modifierait les cartes.» «Notre attention doit à l’avenir se concentrer particulièrement sur les échanges scientifiques. Actuellement, les projets médicaux tournent tous autour de l’e-santé, de l’intelligence artificielle. En mettant nos compétences ensemble, nous serons encore plus performants. Le futur peut être exceptionnel. » Les médecins n’ignorent pas les difficultés politiques, administratives, juridiques qu’implique un projet d’université transfrontalière. Mais Philippe Brunner anticipe: «On peut toujours attendre que toutes les conditions soient réunies pour lancer une idée et faire aboutir un projet. Des conditions institutionnelles, personnelles… bref, prendre ses précautions. Lancer un projet, c’est s’exposer. La région voisine a déjà fait un pas décisif avec l’intercommunalité, et ce ne fut pas facile! Christian Estrosi fait confiance au bon sens et au dynamisme pour encourager la coopération à tous les niveaux. Ce projet est donc une main tendue pour une collaboration orientée vers l’avenir. » On le voit, les réseaux déploient leur toile numérique et politique, virtuelle et réelle.