« Jouer intelligemment »
Le numéro 1 français Alexander Levy, 27 ans, s’élance aujourd’hui pour le premier tour aux côtés des meilleurs mondiaux. Le Varois est très attendu
Il s’est présenté hier en conférence de presse et, comme à son habitude, a balancé quelques salves bien senties avant de partir ce matin dans la plus belles des parties de cet open, entouré du N° mondial Thomas et du e Fleetwood. Le Varois Alexander Levy se sait très attendu, et la perspective de disputer la Ryder Cup en septembre sur ce même Golf National l’oblige à performer rapidement. Pour dompter ce parcours, il devra canaliser sa fougue. C’est lui le dit.
Quels sentiments prédominent avant de jouer cet Open de France ? Je ressens beaucoup de satisfaction d’être là. Sans oublier le fait de pouvoir donner du plaisir aux gens qui viendront nous voir jouer. Je suis très heureux de pouvoir me challenger sur ce parcours, l’un des plus durs de l’année. Je n’ai jamais très bien performé ici, mais je progresse dans tous les compartiments : la tête et le jeu. C’est une semaine que nous, les joueurs français attendons tous. On rêve d’inscrire ce titre à notre palmarès.
Pourquoi cette édition est si particulière ? Ne soyons pas stupides. Dans trois mois, il y a la Ryder Cup et le plateau de joueurs n’a jamais été aussi relevé. Il fait partie des Rolex series en plus... Cet Open sera particulier pour beaucoup de monde.
Si l’équipe est constituée demain, je n’y serais pas ” Se confronter à ces joueurs vous pousse vers le haut ”
Vous évoquez la Ryder Cup, combien de pourcentage de chance vous donnez-vous d’y participer ? Aujourd’hui ? Zéro ! J’ai deux mois pour monter à .
Quand vous dites “zéro”, c’est parce que vous n’êtes pas en forme ? C’est juste que pour
l’instant, dans les classements, j’ai personnes devant moi ! Donc au sens strict, j’ai zéro chance actuellement. Mais il me reste du temps pour faire de bons résultats, et dans ce cas, mes chances augmenteront. Après, si l’équipe doit être constituée demain, je n’y serais pas. Voilà pourquoi je dis zéro chance.
On vous parle souvent de la Ryder Cup depuis des mois... Est-ce difficile d’en faire abstraction ? Il faut savoir où on en est. C’est bien d’en parler... mais ce n’est pas parce que j’en parle et qu’on en parle que je serai dans cette équipe. ça ne passera que par les résultats. Je sais au fond de moi qu’il y a des meilleurs joueurs devant qui ont pris de l’avance. C’est pas parce que je suis français et que la
Ryder cup est en France que j’y serai. Actuellement, mon niveau de jeu n’est pas assez bon, mes résultats aussi.
Votre niveau n’est pas assez bon, ou juste vos résultats ? C’est très lié. Depuis un mois, j’ai un coup de moins bien. Ça fait partie d’une saison. Mais je ne lâche pas. Je continue de travailler, de faire de bonnes choses... Mais j’ai aussi commis de petites erreurs au niveau de mon entraînement. Je suis jeune, j’ai ans, je continue d’apprendre. Je veux relever ce challenge.
Quelles erreurs ? Depuis le début de la saison je m’étais donné pour objectif de beaucoup m’entraîner sur le parcours. D’être dans l’esprit d’un tournoi, d’être performant. J’avais fait ça pendant trois ou quatre mois jusqu’au Players ( mai, cut manqué). Et puis je me suis
mis à taper plus de balles au practice parce que j’étais moins bien techniquement. Je m’acharnais et me suis perdu là-dedans. Je pense que ça fait partie des erreurs qu’on peut commettre. J’ai modifié ça en revenant sur le parcours. J’ai senti la différence. Ça ne veut pas dire que je vais être au top cette semaine. Mais j’avais besoin de retrouver ça. Je comprends mieux pourquoi Victor (Dubuisson) répète depuis des années qu’il préférait s’entraîner sur le parcours. Ça permet d’être directement dans la performance, et un peu moins focalisé sur la technique.
Pourquoi n’arrivez-vous pas à dompter ce parcours de l’Albatros ? Ça ne correspond pas trop à mon style de jeu un peu foufou et agressif. D’ailleurs, je me suis fixé comme objectif en de jouer des parcours challenging comme celui-ci, qui me poussent à être plus stratégique qu’agressif. Le parcours au Maroc était un bon exemple. Ça n’a pas scoré très bas et j’ai plutôt bien géré les choses. J’évolue. Vendredi dernier nous sommes venus ici avec Tom (Ayling, son caddy) où l’on a passé près de heures sur le parcours. On a planifié au mieux ce qui pouvait se passer. On a fait des chipes autour des greens, remis des balles etc. pour élaborer les meilleures stratégies. l faut jouer intelligemment.
Vous avez disputé l’US Open il y a jours mais ça ne s’est pas bien
passé pour vous (malade et cut manqué)... Je me suis bien reposé. Ça fait partie de la vie. J’ai chopé une petite bêtise. Je ferai plus attention à ce que je mange. J’étais déçu. Une semaine avant le tournoi je m’étais bien préparé. Mais ce parcours demandait beaucoup d’énergie, je n’ai pas pu répondre présent. Mais j’ai appris. Et j’espère corriger ça.
Vous jouez dans la meilleure partie avec Tommy Fleetwood et Justin Thomas... C’est toujours positif d’avoir une bonne partie. Je m’entends très bien avec Tommy, on partage beaucoup de parties de reco. J’apprécie son style de jeu et je souhaite m’inspirer de lui. Après, Thomas est numéro mondial. Se confronter à ces joueurs vous pousse vers le haut.