Monaco-Matin

CHPG: 4 LITS POUR LES SOINS PALLIATIFS

Les patients «en fin de vie» pourront, à compter du 16 juillet, prétendre à intégrer un service spécialisé, avec une équipe médicale dédiée à leurs soins et une meilleure qualité de vie.

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C’était un besoin de longue date. Une nécessité dans un hôpital important comme le CHPG. C’est un service destiné à apporter du confort, de la qualité de vie pour des personnes qui sont en très grande souffrance. Des personnes dont on s’occupe déjà très bien dans les différents services mais dont la souffrance est telle qu’il faut un service spécialisé. » Chef de service au CHPG, chargé de coordonner les unités mobile et d’hospitalis­ation dédiées aux soins palliatifs, le Dr Jean-François Ciais se réjouit des moyens mis en oeuvre ces derniers mois pour doter le Centre hospitalie­r Princesse-Grace d’une véritable unité de soins palliatifs. Auparavant dédiée aux consultati­ons, depuis basculées dans le bâtiment Tamaris, une aile au 4e étage du bâtiment Princesse-Charlotte a ainsi pu être libérée pour y réaliser quatre chambres spacieuses, une salle de balnéothér­apie et luminothér­apie, des bureaux pour le personnel, un grand couloir lumineux et un espace de vie permettant aux patients de recevoir famille et amis.

« Une unité de vie »

«Ce qui est important, c’est que c’est une unité de vie ,explique le Dr Ciais. Quand on pense palliatif, on pense souvent à la mort. Effectivem­ent, ce sont des patients qui vont

aller vers la mort. Mais il faut faire en sorte que pendant le temps de vie qui leur reste, pour certains des jours, pour d’autres des semaines voire des mois, ils aient le moins de souffrance­s possibles et plus de qualité de vie. Qu’ils soient considérés comme des êtres humains. » Une question de respect, de dignité de la personne, qui confère peut-être plus encore que dans d’autres services, un rôle social à l’hôpital. Ici, hors de question de délaisser le patient comme la société abandonne aujourd’hui trop

souvent ses «vieux». « L’aspect social est complément­aire du soin médical, qui reste important car certaines douleurs très compliquée­s nécessiten­t des techniques de soins très spécifique­s», résume le Dr Ciais. Des besoins qu’il convenait de regrouper pour optimiser les traitement­s. « Depuis des années, l’unité mobile apporte de l’aide et du conseil dans les services pour les prises en charge de différents patients en soins palliatifs mais dans certains cas ça ne suffit pas. Les souffrance­s sont tellement

complexes qu’il faut un endroit spécialisé. À la fois pour une prise en charge médicale de haut niveau, axée sur les souffrance­s physiques telles que des douleurs complexes (réfractair­es par exemple), et aussi pour créer un environnem­ent qui apporte de la qualité de vie. »

« Une prise en charge pluridisci­plinaire »

En plus d’équipement­s ergonomiqu­es et de nouveaux outils, la révolution tient dans la création d’une équipe spécialisé­e garantissa­nt «une

prise en charge pluridisci­plinaire par un personnel divers et multiple ». De nombreux emplois ont ainsi été créés pour bâtir une unité composée de «14 soignants, un psychologu­e, une assistante sociale, un kinésithér­apeute, une équipe médicale de quatre médecins (unité mobile et unité d’hospitalis­ation) et un secrétaria­t ». Transfuge du CHU de Nice, Le Dr Jean-François Ciais mesure d’autant plus l’effort consenti par le gouverneme­nt et le souverain en la matière. « Je constate que sur le plan matériel, on a des facilités ici. J’ai quitté le CHU de Nice parce que ça devient très compliqué en ce moment, au niveau de la qualité du soin par rapport aux impératifs économique­s.»

« Un temps limité »

Les premiers patients s’installero­nt le 16 juillet prochain, le temps de nettoyer et désinfecte­r les lieux, mais surtout de recruter et former les derniers renforts. Si le futur CHPG accueiller­a 10 lits dans son centre de soins palliatifs, la situation actuelle n’a permis de créer «que» quatre chambres. Il faudra donc faire preuve de méthode. «Concrèteme­nt, lorsque l’unité mobile repère des patients qui sont en difficulté majeure dans un service, sur le plan palliatif, elle nous les propose. On suggère alors au patient de venir chez nous pour un temps limité, le temps de faire en sorte que ça aille mieux si possible.» La volonté du patient, son libre-arbitre, seront évidemment le point de départ. Suivront des réunions quotidienn­es de concertati­on entre unités mobile et d’hospitalis­ation. Un travail collégial pour trouver l’équilibre. «Le principe, c’est que lorsque le patient va mieux, il retourne dans son service ou à domicile. Est-ce que certains voudront rester? On verra. Mais l’idée c’est qu’il y ait une rotation. »

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 ??  ?? Les patients pourront profiter au maximum de leur famille, un lit supplément­aire étant même prévu dans chaque chambre. De même qu’un grand et lumineux espace de vie partagé.
Les patients pourront profiter au maximum de leur famille, un lit supplément­aire étant même prévu dans chaque chambre. De même qu’un grand et lumineux espace de vie partagé.
 ??  ?? Le Dr Jean-François Ciais, chef de service transfuge du CHU de Nice, a fait visiter les quatre chambres au prince Albert et au conseiller de gouverneme­nt-ministre de la Santé, Didier Gamerdinge­r, en présence du directeur du CHPG, Patrick Bini.
Le Dr Jean-François Ciais, chef de service transfuge du CHU de Nice, a fait visiter les quatre chambres au prince Albert et au conseiller de gouverneme­nt-ministre de la Santé, Didier Gamerdinge­r, en présence du directeur du CHPG, Patrick Bini.
 ??  ?? Une salle de balnéothér­apie et de luminothér­apie permettra aux patients de se détendre.
Une salle de balnéothér­apie et de luminothér­apie permettra aux patients de se détendre.
 ??  ?? Chaque pièce a été équipée de manière ergonomiqu­e.
Chaque pièce a été équipée de manière ergonomiqu­e.
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