Provence-Alpes-Côte d’Azur: motion contre Macron
« Moi héritier – idéologiquement ! – de la décentralisation de Defferre, je vais aller signer chez le préfet ? Jamais ! Jamais ! » Renaud Muselier ne décolère pas. En cause ? Le contrat sur l’encadrement des dépenses des régions, voulu par Emmanuel Macron. Il est censé limiter la hausse des dépenses de fonctionnement de toutes les collectivités à 1,2 % en moyenne et par an et doit être signé avant le 30 juin chez les préfets, sous peine d’amendes. « Je ne signerai pas », a annoncé hier le président de la région Sud ProvenceAlpes-Côte d’Azur, lors d’un déjeuner de presse, à Marseille. Il dénonce «une recentralisation larvée et rampante menée par le gouvernement. » Le bras de fer ne fait que commencer, car selon lui, « la moitié des régions, les deux-tiers des départements, un tiers des métropoles, la moitié des villes » ne comptent pas le signer.
« Ils se croient à l’Assemblée nationale »
Aujourd’hui, lors de l’assemblée plénière du conseil régional, il présentera une motion contre cette contractualisation. Il ne sera pas le seul à vouloir
faire adopter une motion. Le groupe RN (ex-FN) vient avec la sienne, qui demande un référendum, afin que la population puisse se déterminer sur le nom de la région. C’est désormais Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pourtant «ce n’est pas un changement de nom, insiste Renaud Muselier, qui veut jeter aux oubliettes l’acronyme Paca. Lequel selon lui, « n’a aucun sens, ni au niveau européen, ni au niveau international. » Les élus RN ont également déposé 48 amendements sur le sujet. « C’est une démarche d’obstruction. Ils se croient à l’Assemblée nationale et font une guerre de tranchée », a critiqué hier Renaud Muselier. L’assemblée plénière avec ses 78 points à l’ordre du jour, va se transformer en marathon. Parmi eux, le budget supplémentaire qui, cette année ne devrait pas être sujet à discussions. En effet, a annoncé hier Renaud Muselier, « cette année, chose qui n’était jamais arrivée depuis l’existence de l’institution, les élus régionaux voteront un budget supplémentaire neutre, c’est-à-dire sans aucune dépense supplémentaire non compensée par rapport au budget primitif. » Autrement dit, pas de dépenses qui feraient dépasser le budget initial. De quoi faire plaisir au président Emmanuel Macron et une manière de lui notifier que la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur n’a pas besoin de contractualiser avec l’État pour être bon élève ! À moins que les pénalités qu’il pourrait lui imposer ne contrarient ce budget.