Monaco-Matin

« Charles Pasqua, l’homme dont la droite doit s’inspirer aujourd’hui »

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Charles Pasqua vient de l’ancien monde : c’est d’ailleurs l’une des raisons qui me pousse à l’admirer. Ses racines puisaient dans la Résistance à la barbarie nazie lorsqu’adolescent, il avait rejoint le maquis par amour de la France. Trois ans jour pour jour après sa mort, son parcours, ses mots, son courage aussi, sont à la fois d’hier et terribleme­nt d’actualité, comme si son histoire résonnait avec l’avenir de la droite française. Contrairem­ent à ceux qui s’enthousias­ment devant Emmanuel Macron et qui troquent leurs conviction­s pour un poste, Charles Pasqua se moquait des modes, de l’air du temps et des procès médiatique­s. Son histoire, c’est la France et sa grandeur. Opposé à la machine européenne qui détruisait les nations, Charles Pasqua était un vrai gaulliste car il savait dire non, à l’image de ceux qui, comme Philippe Séguin ou Jacques Chirac, m’ont donné envie de m’engager et de prendre ma carte au RPR à quinze ans. Derrière l’esprit gouailleur et le charisme d’un homme d’Etat attaché à la Côte d’Azur, l’ancien ministre et pourfendeu­r du Traité de Maastricht se battait pour l’essentiel : l’enracineme­nt. Venir d’une terre, la Corse, que sa famille s’était résolue à quitter pour rejoindre Grasse, où il est enterré, n’était pas un vain mot. Son amour pour la France était charnel et c’est ce qui l’a poussé à défendre la souveraine­té de notre pays et la civilisati­on européenne face au fédéralism­e imposé depuis Bruxelles. C’est ce qui l’incitait aussi à toujours défendre les classes populaires attachées à l’ordre, à la sécurité et à la valeur travail. Charles Pasqua ne se laissait dicter sa conduite par rien ni personne : c’est un exemple que la droite doit suivre si elle veut rester elle-même. Aujourd’hui, sa voix nous manque, tandis que le politiquem­ent correct veut nous empêcher de décrire et dénoncer la réalité. Face aux bateaux de migrants qui déferlent sur les côtes européenne­s, Charles Pasqua ne se serait certaineme­nt pas tu. Face aux diktats d’Angela Merkel et les leçons d’Emmanuel Macron contre l’Italie de Matteo Salvini, Charles Pasqua aurait choisi la fermeté contre la fausse générosité. Face à un Président qui affaiblit la sécurité des Français en sortant de l’état d’urgence, qui les matraque fiscalemen­t et cultive l’ambigüité, face au communauta­risme et à l’islamisme, Charles Pasqua n’aurait pas tergiversé. Au fond, il était resté fidèle au Serment de Bastia prononcé par Jean-Baptiste Ferracci, celui des combattant­s corses qui s’opposaient alors au fascisme : « Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes, sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir français. »

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