«Il faut communiquer les données!»
Lionel Galfré, directeur de l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques
Expliquez-nous le processus de collecte des données… On a quatre sources principales. Les services administratifs nous fournissent régulièrement des données comme les services fiscaux, l’emploi, la fonction publique pour les effectifs, la direction du Budget et du Trésor pour le budget de l’État. La seconde, ce sont des entités extérieures au gouvernement comme les Caisses sociales de Monaco. La troisième source, ce sont les données que nous allons chercher en interne, que nous produisons par enquête comme le produit intérieur brut, les retombées économiques du Grand Prix ou le recensement de la population. La dernière, les technologies évoluant, on va avoir de plus en plus de données qui nous arrivent par des compteurs de piétons, par exemple, par des opérateurs téléphoniques. En les traitant, cela nous aidera à comprendre certains phénomènes.
Comment les traitez-vous ? On les récolte sous forme de gros fichiers, de data. On doit travailler ces données, les traiter, les compiler. Ensuite, il y a une partie interprétation. Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous faites face dans la collecte de celles-ci? Il y a deux obstacles principaux. Le premier, c’est la maîtrise des données. Aujourd’hui, pour les maîtriser, il faut bien sûr les récolter mais aussi les stocker avec des logiciels, des outils informatiques qui sont adaptés aux capacités de traitement que l’on a aujourd’hui. On a d’énormes progrès à faire en Principauté, comme ailleurs. La deuxième chose, c’est la culture. Il faut communiquer ces données, cela change les mentalités, les façons de travailler. Chacun est propriétaire de ses données et ne les communique pas forcément. Ce n’est pas une intrusion car ce n’est pas nominatif mais chacun, dans son métier, récolte des données intéressantes. Les services fiscaux en ont plein. Oui, il y a le secret fiscal. Oui, il y a la préservation de l’information confidentielle. Nous, on travaille dans ce respect-là. Mais pour autant, il faut qu’on ait accès à des données pour pouvoir les traiter dans l’intérêt général.
Quels sont les domaines ou corps de métier où l’information est plus délicate à glaner ? Je pense que c’est un problème général de moyens. Il faut les bons outils et les bonnes personnes formées à l’utilisation de ceux-ci. Il y a un traitement de fond à réaliser.
L’Imsee est un organisme indépendant ? Il est un service du gouvernement. L’indépendance s’acquiert par un comportement et un état d’esprit. Nous, on est indépendant dans les méthodes que l’on emploie et dans le fait qu’on a cette farouche volonté de dire ce que l’on a trouvé pour pouvoir délivrer un chiffre et des informations utiles aux décideurs publics et privés.