Monaco-Matin

Le crépuscule d’Andrés Iniesta

- M. FAURE

C’est toujours difficile de voir une légende faire l’apparition de trop. Depuis le début du Mondial, on a parfois cette impression avec Andrés Iniesta, 34 ans et 130 sélections avec l’Espagne (13 buts). Le futur joueur du Vissel Kobe (Japon), club qu’il rejoindra après le Mondial, commence à tirer la langue. Tempes grisonnant­es, joues creusées, l’Ibère accuse le poids des ans pour sa dernière grande compétitio­n internatio­nale. Iniesta moins bien dans un Mondial, ce n’est pas une première. Mieux, ce n’est pas très grave. En 2010, lors du sacre espagnol en Afrique du Sud... sur un but en prolongati­on d’un certain Andrés Iniesta, le numéro 8 du FC Barcelone tirait déjà la langue. « À l’époque, c’est vrai que je n’étais pas au top, j’avais fait une petite dépression, mais tout le monde traverse ça au moins une fois dans sa vie, pas vrai ? J’avais connu plusieurs problèmes d’ordre personnel qui s’étaient accumulés, relatera le joueur plus tard dans un entretien accordé à So Foot. J’avais aussi pas mal de pépins physiques... Je me sentais fragile. J’avais du mal à retrouver des sensations, mon niveau ne me satisfaisa­it pas du tout. Du coup, j’ai commencé à douter, à déjouer, à rater des trucs faciles. J’ai vraiment connu des heures sombres. Et puis, d’un coup, l’apothéose d’une vie en Afrique du Sud». Un but qu’il marquera avec l’aide de la théorie de la gravité de Newton : « Avant de frapper le ballon, j’ai dû attendre qu’il redescende un peu. Si je n’avais pas attendu, je n’aurais pas marqué. J’ai laissé la gravité faire son travail et j’ai marqué ». A-t-il revu son caramel ? « Beaucoup, beaucoup de fois. J’ai perdu le compte...» lancet-il humblement. Pourtant l’homme qui a tout gagné avec le FC Barcelone (9 titres de champions, 6 coupes, 4 Ligue des champions notamment) mais aussi avec l’Espagne (Un Mondial et deux championna­ts d’Europe) brillera jusqu’au bout loin des lumières médiatique­s. C’est d’ailleurs un parfait résumé de sa carrière. « Il m’est arrivé qu’on me confonde avec un garçon de café. J’étais dans un bar et un type s’est approché de moi en me disant : « Un Fanta orange, s’il te plaît !? ». Andrés Iniesta résumé en une blague.

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