Monaco-Matin

HNA OPEN DE FRANCE

Le Varois Alexander Levy n’a pas réussi à se montrer à son avantage sur le parcours parisien qui accueiller­a la Ryder Cup en septembre.

- A GUYANCOURT, FABIEN PIGALLE

J’ai un peu lâché sur la fin. Je pense qu’il y a un petit ras-lebol car je n’ai vraiment pas eu beaucoup de réussite cette semaine. Il y a beaucoup de déception, mais ça fait partie du métier.» Hier, Alexander Levy avait la mine des mauvais jours. Ça ne l’a pas empêché de faire des selfies avec les enfants, d’offrir une casquette, et de signer quelques autographe­s. La marque des grands. Et programme bien plus sympa que de signer, cette fois, sa carte de score de ce dernier tour du HNA Open de France (78, +7). Le numéro 1 Français, très attendu sur cet open national, a terminé 65e (+13 total). L’une des chances les plus sérieuses d’avoir un Bleu dans l’équipe de Ryder Cup n’a donc pas réussi à dompter ce parcours de l’Albatros qui accueiller­a en septembre Européens et Américains pour une lutte grandiose. C’est dur, mais c’est comme ça. Attention, il n’y a rien de rédhibitoi­re. Juste la vérité de l’instant et son jugement implacable. Les organisate­urs avaient pourtant tout prévu. Dès le premier jour, ils offraient la plus belle des parties à disputer aux côtés de son pote anglais Tommy Fleetwood tenant du titre, et Justin Thomas, la guest star américaine numéro 2 mondial.

« Il a le jeu pour »

Malheureus­ement, le tournoi du Varois s’est terminé avant même d’avoir eu besoin de putter sur le premier trou de la journée, au 10, jeudi. Après une mise en jeu parfaite, il manquait son attaque de green : triple bogey. Coup de froid terrible. Et forcément coup de blues. « A partir de là, je n’ai cessé de ramer. Ça a réussi à passer les deux premiers jours, mais après, ça n’a jamais souri», explique Levy extrêmemen­t frustré de n’avoir pu « rendre au public le soutien qu’il m’avait donné ». Toute fois, le joueur du Riviera Barbossi s’est magnifique­ment accroché pour aller chercher un cut pas donné vendredi soir sur un ultime putt. « Je l’ai félicité pour son par au 18 ce jour-là, raconte le français Raphaël Jacquelin, désigné assistant du capitaine européen Thomas Björn pour la Ryder Cup. Je connais très bien ce moment-là et il l’a fait avec panache, c’est beau car ce n’est pas évident. Pour le reste, pas grave... il a le jeu pour bien jouer les deux prochains tournois Rolex series (Irlande et Ecosse). Il sera plus relâché les autres semaines. Mais ça ne m’étonne pas qu’il soit abattu. Pour lui, jouer ici à l’Open de France demande plus d’énergie que pour moi. Il a encore plus besoin de bien faire sur ces gros tournois ». En plus de jouer devant son public qu’il ne voulait donc pas décevoir, Levy savait qu’il foulait le sol de la Ryder Cup. De quoi faire monter d’un cran le tensiomètr­e. « C’est un piège d’en faire un objectif, estimait le meilleur Français de la semaine Mike Lorenzo-Vera (-2 total, 108e mondial et numéro 2 français) qui préfère voir à plus long terme. Les plus grands sportifs dans tous les sports ne se sont jamais concentrés sur des objectifs de résultats à aussi court terme. Rentrer là-dedans, c’est une erreur. »

« Je n’avais pas de message à envoyer»

Sauf que l’emballemen­t politique, médiatique, et sportif autour de ce rendez-vous historique fait que tout le monde, pour des intérêts différents, souhaite voir un Français dans cette équipe européenne. Depuis l’annonce du forfait pour la saison du Cannois Victor Dubuisson pour raison médicale, les projecteur­s sont braqués sur Alexander Levy. De quoi un brin éblouir. Il assure jusqu’ici parfaiteme­nt le rôle de meilleure chance française. Car on l’oublierait presque, mais l’Azuréen a déjà (Photo AFP)

gagné sur l’European Tour cette saison, et pour la cinquième fois de sa carrière (Trophée Hassan II au Maroc) ! « Je n’avais pas de message à envoyer à qui que ce soit cette semaine, assure Levy. Je voulais juste faire du mieux possible, jouer du mieux possible. De toute façon, je savais que si je gagnais je marquais des points et que si je finissais dernier, ça ne changeait rien. Il reste des tournois donc il faut bien jouer et marquer des points ces prochaines semaines.» C’est pour ça qu’on aime et déteste autant le golf : la vérité du jour n’est jamais celle du lendemain. Le joueur du Old Course CannesMand­elieu, Victor Dubuisson est le dernier Frenchie à avoir disputé la Ryder et la gagner en 2014. Souhaitons juste qu’il ne soit pas le dernier. En septembre à Paris, ou ailleurs, finalement peu importe.

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