Monaco-Matin

« La bataille de Lépante était un choc des civilisati­ons »

- PROPOS RECUEILLIS PAR T.P

Expliquez-nous le contexte de la bataille de Lépante ? C’est l’une des plus grandes batailles navales de tous les temps depuis celle d’Actium ( avant J.C). Elle fait suite à de précédents affronteme­nts et à un expansionn­isme de l’Empire ottoman vers l’Europe. Cette bataille au large de la Grèce, c’est une coalition (la Sainte-Ligue) de toutes les puissances chrétienne­s et européenne­s derrière l’Espagne et Venise. Sauf… la France! Lépante, c’est la naissance d’une certaine conscience européenne face à ce qui paraissait un danger: la progressio­n de l’Empire ottoman et de l’Islam. C’était un choc des civilisati­ons.

Pour quelle raison la France a choisi le camp des Ottomans ? Elle était alliée, dans une alliance contre-nature d’ailleurs, avec l’Empire ottoman. Du temps de François Ier et Charles Quint, la rivalité entre la France et l’Espagne est à son paroxysme et cela perdure après leur mort et s’illustre, en partie, dans cette bataille de Lépante.

Des sujets mentonnais ont pris part à cette bataille et huit en sont morts. Comment se sont-ils retrouvés dans ce combat historique ? En , deux ans avant Lépante, le prince Honoré Ier liquide la marine monégasque et vend sa dernière galère déjà désarmée. Les sujets mentonnais du seigneur de Monaco sont alors embarqués sur une galère génoise des Grimaldi appartenan­t au beau-frère d’Honoré Ier, Georges Grimaldi. Honoré Ier avait en effet épousé une très lointaine cousine Grimaldi : Isabelle Grimaldi de Gênes. Deux galères génoises ont donc participé à la bataille de Lépante. On ignore le nombre précis d’engagés mentonnais, mais on sait que les deux capitaines étaient mentonnais et que huit personnes sont mortes. Une famille a rapporté une pique prise aux Ottomans, laquelle a été incluse dans la croix procession­nelle en argent qui se trouve au sein de la basilique SaintMiche­l de Menton.

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