Monaco-Matin

Esprit galant et libertinag­e s’exposent à Saint-Jean

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

La Ville de Saint-JeanCap-Ferrat et l’associatio­n culturelle monégasque AIDA, se sont unies une nouvelle fois pour vous faire découvrir Les plaisirs du bal tels qu’on les concevait au XVIIIe siècle. Jusqu’à jeudi, cette exposition est un prélude au « Bal de la Baronne Béatrice », qui transforme­ra, vendredi, la villa Ephrusside-Rothschild en lieu dédié aux fêtes galantes de la cour de Louis XV (lire cidessous). Nous avons rencontré celle qui est à l’origine de l’associatio­n et de ces deux événements, la comtesse Calypso de Sigaldi. Photograph­e d’art et ancien mannequin, cette passionnée d’histoire et d’art a travaillé près d’une année à la conception de cette exposition. Elle propose au public d’y retrouver l’univers de quatre peintres emblématiq­ues du courant pictural des fêtes galantes : Antoine Watteau, qui fut à l’origine du genre sous la Régence, et son élève, Nicolas Lancret, ainsi que François Boucher et son disciple Jean-Honoré Fragonard. Son but : nous faire comprendre « ce qu’ils ont voulu exprimer car, sous des dehors de jolies fêtes champêtres, leurs oeuvres étaient à la fois très sexy et très codifiées, avec beaucoup de respect. » Elle espère aussi transmettr­e une morale très contempora­ine : «L’homme propose, la femme dispose ! »

Une fausse idée du « libertin »

« Pour appuyer le travail des peintres », elle s’est plongée dans la lecture des philosophe­s des Lumières et des auteurs libertins. Offusquée par l’idée actuelle que l’on se fait du « libertin », elle a souhaité rendre justice à ce courant littéraire humaniste du XVIIIe qui « avait un vrai désir d’éduquer les femmes et qu’elles choisissen­t elles-mêmes l’homme qu’elles épouseraie­nt ». Elle a donc choisi onze citations représenta­tives de ce mouvement et a tenté « de

retrouver, en photo, l’imagerie des peintres des fêtes galantes » pour les illustrer. Elle a finalement créé un écrin pour contenir ce duo, mêlant « la toile de Jouy, issue de ce courant » et la toile à matelas dans un carton à dessin. Cette série, intitulée Leçons d’amour, sera mise en vente à la fin de l’exposition. Calypso de Sigaldi a aussi invité le couturier parisien Lionel Gonis à mettre en scène ses créations dans un jeu de Colin Maillard, et une quinzaine d’arbres se mêleront aux oeuvres « pour que les gens se mettent dans l’esprit de l’époque. »

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(Photo A. P.-B.) Calypso de Sigaldi présentera onze «leçons d’amour» héritées du XVIIIe siècle.

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