Monaco-Matin

Tolisso, sacré Coco

Le joueur du Bayern Munich devrait être amené à remplacer Blaise Matuidi contre l’Uruguay

- VINCENT MENICHINI, À ISTRA

Une deuxième chance. C’est ce qui s’offre à Corentin Tolisso qui devrait profiter de la suspension de Blaise Matuidi pour faire son retour dans le onze de Didier Deschamps, vendredi en quarts de finale contre l’Uruguay. Le joueur du Bayern Munich, auteur d’une préparatio­n de premier plan, avait réussi le tour de force de doubler tout le monde. Or, une prestation piteuse contre l’Australie, lors du premier match, lui a fait perdre le fil de son Mondial. Garçon de tempéramen­t à l’esprit vif, chambreur même s’il est sur la réserve en bleu, ‘‘Coco’’ a eu le mérite de ne pas se cacher au moment d’analyser cette première en Coupe du monde. « J’ai mal abordé cette rencontre. J’avais envie, mais je n’ai surtout pas été bon techniquem­ent », a-t-il dit, à juste titre. « C’est tout à son honneur de le reconnaîtr­e », a apprécié Guy Stéphan, l’adjoint de Didier Deschamps. Depuis, Nzonzi lui a été préféré pour entrer en cours de match contre le Pérou. Il est ensuite resté sur le banc face au Danemark. Ce n’est qu’en fin de rencontre contre l’Argentine qu’il a repointé le bout de son nez pour évoluer sur le côté gauche en lieu et place de Blaise Matuidi. Un rôle qui n’est pas le sien, mais qu’il va rapidement devoir apprivoise­r face à La Céleste, à moins que Deschamps ne fasse le choix de l’offensive en faisant débuter Lemar, ce qui n’est pas impossible.

« Blaise a fait de bons matchs, c’est normal que ce soit lui qui joue, a avancé Tolisso, la semaine dernière. Mais rien n’est fini, j’ai envie de jouer et la préparatio­n a prouvé que je pouvais répondre aux attentes du sélectionn­eur. » Acheté 40 M€ l’été dernier par le Bayern Munich à l’Olympique Lyonnais, son club formateur, il sort d’une saison aboutie en Bavière (40 matchs, 10 buts, 7 passes décisives). « C’est un super joueur, ce n’est pas étonnant, pose Vincent Koziello, qui l’a côtoyé en équipe de France espoirs. J’étais juste derrière Rabiot, Bakayoko et Tolisso à l’époque, ce n’était pas évident de trouver une place derrière eux. »

Gérer ses émotions

Seul hic, sa tendance à craquer dans les matchs à fort enjeu, comme ce fut le cas par le passé lors des derbys face à Saint-Etienne, avec des relances douteuses qui avaient été à l’origine de buts concédés, en 2014 et en 2016, une embrouille avec Polomat ou une expulsion pour un tacle à retardemen­t. En demi-finale retour de la Ligue des champions, face au Real Madrid, il avait connu pareille mésaventur­e avec une passe mal appuyée en direction d’Ulreich, son gardien, pas bien dynamique, sur le coup. Bruno Genesio, son entraîneur à l’OL, ne s’inquiète pas outre mesure. Pour lui, Tolisso, pas du genre à douter, a progressé sur le plan mental. « Il dégage de la maturité, avance l’ancien milieu de l’OGC Nice (1993-94). Plus jeune, il était surmotivé et avait du coup tendance à surjouer. Je lui répétais qu’il n’avait pas besoin d’être en surrégime. Être à 100%, ça suffit pour un joueur de sa qualité. » « A Munich, j’ai progressé dans tous les domaines, et notamment celui de la tactique, avance Tolisso. La concurrenc­e, ça booste. Je sais mieux gérer mes efforts, quand il ne faut faire ou ne pas faire certaines courses. » C’est l’heure de le mettre en pratique, en Coupe du monde, cette fois.

Griezmann peut bien dire qu’il est moitié-uruguayen, il est surtout français et ne comprendra jamais ce qu’est le sentiment uruguayen ! ” Luis Suarez, hier, en confrénce de presse.

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(Photo AFP) Corentin Tolisso : une opportunit­é à saisir.
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