Monaco-Matin

Fac: des ordinateur­s à la place des copies d’examen Nice

Ce sera la nouveauté de la rentrée. 400 portables répartis à Carlone et Saint-Jean-d’Angély sur lesquels plancheron­t 8 000 étudiants de L1 de l’Université de Nice-Sophia Antipolis

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Et si les étudiants ne devaient plus passer leurs examens, stylo en main, sur des copies de papier, mais devant des ordinateur­s disposés dans les amphis… Ce scénario futuriste est en train de se mettre en place à l’Université Nice-Sophia Antipolis. L’une des premières de France à s’être dotée de centres numériques d’examens. À avoir investi 30 000 euros sur ses fonds propres pour acheter 400 ordinateur­s portables répartis dans deux campus : Carlone et Saint-Jean-d’Angély I, le bâtiment historique. Tout cela pour faire passer des examens «en ligne » qui comptent dans l’obtention de la licence. Alors comment ça marche ? Quelles sont les discipline­s concernées pour quels objectifs ? Gros plan sur cette nouvelle évaluation, une première, qui concernera, à la rentrée, 8 000 étudiants de première année de licence.

Quelles sont les études concernées ?

Ces examens en ligne s’appliquero­nt uniquement aux compétence­s transversa­les. « Celles que les étudiants de tous les campus doivent passer chaque année pour valider leur cursus de licence. À l’exception de Médecine et de Polytech à Sophia Antipolis », détaille Martial Bouillin, directeur général adjoint en charge du numérique. Au nombre de cinq, ces compétence­s portent sur l’informatio­nnelle, l’expression écrite, le numérique, la recherche documentai­re, les langues vivantes « centrées pour l’instant sur l’anglais » et le projet préprofess­ionnel. Pour l’année prochaine, le calendrier des certificat­ions des L1 est déjà avancé. Avec du 10 au 15 décembre, les épreuves informatio­nnelles et d’expression écrite, du 15 au 20 avril, les trois autres compétence­s.

Où se dérouleron­t ces épreuves en ligne ?

Dans les deux campus équipés d’ordinateur­s portables. « Carlone accueiller­a les étudiants en L1 de lettres, droit et du Staps. SaintJean-d’Angély sera, lui, le centre d’examen en ligne pour les sciences, l’Isem [ex-sciences éco] ainsi que les étudiants de L1 touchés par le handicap. Étant desservi par le tram, ce campus est plus accessible », pointe Sophie Rapetti, chargée de mission sur le numérique.

Comment ça marche ?

Au lieu de recevoir des copies de papier, les étudiants de L1 se verront distribuer des portables, stockés dans des espaces hautement sécurisés. À restituer auprès du campus, une fois l’épreuve terminée. « Celle-ci se déroulera en condition d’examen, avec un étudiant par pupitre » précise Martial Bouillin. Et d’expliquer qu’avant d’être généralisé­e à la rentrée, cette formule a déjà été expériment­ée. Fin mai, 160 étudiants en L1 de Staps ont joué les cobayes, en passant, sur le campus SaintJean-d’Angely, leur certificat­ion en informatiq­ue. « Sans pépins, ni bug. » Un autre test est prévu le 23 novembre. Toujours par des étudiants en Staps, mais à Carlone, cette fois. (Photos Franck Fernandes et D. R.)

Des examens  % numériques ?

Pas tout à fait. Ces épreuves sont conçues par les enseignant­s. Elles pourront prendre la forme de textes à trous, d’images à décrypter, de QCM, etc. Seule la correction se fera en ligne, automatiqu­ement, par un serveur informatiq­ue. « Ce sera juste ou faux. Sans notation, ni interventi­on humaine, avance Sophie Rapetti. Ce qui évitera les réclamatio­ns et contestati­ons. La validation des cinq compétence­s équivaut à 12 ECTS [crédits d’études]. Il en faut 60 pour valider son année. »

Quel est l’intérêt ?

Gagner du temps en mobilisant le moins d’amphis possible. « Huit sessions d’examens sont organisées par jour, décrypte le directeur général adjoint de l’Unsa. Et chaque session compte 360 étudiants qui passent deux compétence­s en un jour, dans le même amphi. » Sans copies à corriger puisque tout se fait automatiqu­ement. Soit une logistique économe en temps, en personnel, en argent en locaux aussi… D’autant que ces compétence­s en ligne vont monter progressiv­ement en puissance. De la L1 à cette rentrée, elle touchera la L2 en 2019, puis la L3. En 2021, 16 000 étudiants, de la L1 à la L3, passeront leurs compétence­s transversa­les sur portable.

Juste une question d’économie ?

Pour l’Université, la réponse est non. Et d’assurer que les étudiants peuvent utiliser ce centre numérique pour s’auto-évaluer. Se mettre en situation d’examen, passer des tests, pour savoir où ils en sont dans leurs révisions. L’autre intérêt de ce centre numérique est de servir de tremplin à l’innovation pour booster les pratiques pédagogiqu­es : « Le but est d’inciter les enseignant­s à mettre en ligne leurs cours, leurs exercices, pour, une fois en amphi, faire des séances de décryptage. C’est une autre forme d’enseigneme­nt, poursuit Martial Bouillin. Plus vivante, plus interactiv­e puisque les étudiants deviennent acteurs des cours. » De là rêver que les partiels pour les discipline­s majeures se dérouleron­t sur portable, il y a un pas. Que l’Unsa n’a pas encore franchi !

 ??  ??
 ??  ??  étudiants en L de Staps (fac des sports) ont joué les cobayes en passant des épreuves de « compétence­s transversa­les » sur des portables. « À la rentrée, ces examens en ligne concernero­nt les étudiants en L », annonce Martial Bouillin, directeur...
 étudiants en L de Staps (fac des sports) ont joué les cobayes en passant des épreuves de « compétence­s transversa­les » sur des portables. « À la rentrée, ces examens en ligne concernero­nt les étudiants en L », annonce Martial Bouillin, directeur...

Newspapers in French

Newspapers from Monaco