Pour: «Inutile de traîner, il faut frapper fort, tout de suite»
Ramener la durée des soldes à quatre semaines? «Oui, je suis pour. » Elsie de Mik, commerçante d’origine belge installée depuis huit ans à Nice, estime qu’il faut s’adapter aux nouveaux modes de consommation. «Avec Internet, la donne a complètement changé. Au point qu’il faudrait peut-être même éliminer les soldes au profit de fins de série, les petites boutiques comme la mienne travaillant avec des petites collections qui se renouvellent de plus en plus souvent.» Certains de ses fournisseurs se sont lancés dans des gammes éphémères, préférant dans ce cas lui reprendre les invendus plutôt que de voir Elsie les brader. Ses fidèles s’y sont habituées, même si, là encore, les comportements
ont changé. « Partout, on voit la semaine du manteau, de la veste ou de la jupe, avec des opérations partout qui font que les clients ne s’y retrouvent plus. Ils se disent : pourquoi payer plein pot s’il suffit d’attendre deux semaines pour bénéficier d’une promo ? » Sur les ristournes, on ne peut plus lésiner. «Inutile de traîner, il faut frapper fort tout de suite. Au point qu’on voit des commerçants faire une braderie pendant les soldes.» La donne a changé, donc. Mais Elsie de Mik est optimiste: « Ce n’est pas la fin du monde. Internet a bouleversé le commerce, mais ce peut être aussi notre force si nous voulons faire du “click & collect” [commander en ligne et venir chercher sur place, Ndlr] ou de la communication.»
Il faut du courage, dit-elle, pour commencer aujourd’hui dans ce métier. «Les problèmes que nous rencontrons ici, on les retrouve partout. En Belgique comme aux Pays-Bas, d’où mon mari est originaire. Les centres-ville qui souffrent, les petites boutiques indépendantes qui disparaissent… Nous devenons des perles rares. Autrement dit, notre force, c’est d’apporter le service, un conseil, de la mobilité. Il faut offrir quelque chose de nouveau et d’excitant.»