Les lycéens monégasques font une véritable razzia
Avec 97,3% de réussite toutes filières confondues, les élèves de la Principauté amorcent la saison estivale de la meilleure des manières. Ambiance à Menton pour la découverte des résultats
Ils étaient là bien avant l’heure fatidique de 10 heures. Battant frénétiquement la semelle avant d’être rejoints par leurs voisins mentonnais. « On avait peur des bouchons sur la route, alors on a prévu large », souffle ce lycéen monégasque devant les grilles du lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton. Il jette un furtif coup d’oeil à sa montre. « Il est 10 heures maintenant, on peut aller voir les résultats ? » .Hochement négatif du surveillant. Dans ces moments d’attente, la notion du temps s’avère floue. Les minutes durent des heures. Certains se rongent les ongles. D’autres s’arrachent le cuir chevelu « Pour moi c’est un peu flou, cela dépend de qui m’a corrigé. Depuis quelques jours je suis en vacances sans l’être », souffle Laura. Et puis, il y a les imperturbables. Presque un brin nonchalants. Sûrs du travail accompli lors des épreuves du baccalauréat. « Je ne suis pas stressé mais plutôt confiant. Je l’aurai c’est sûr, maintenant je vise la mention Très Bien. Après, la philosophie peut me la faire rater », glisse Loïc De Rougemont, major de sa classe scientifique à Albert-Ier. Au gré des minutes, les escaliers se remplissent. Les scooters arrivent en trombe. 10 heures. Les grilles s’ouvrent, les fauves sont lâchés dans l’arène. A la recherche de leur nom parmi tous les autres. Un moment aussi burlesque qu’attendrissant. « Je ne trouve pas mon nom. Ha siiiii ça y est, je l’ai ! hurle Célia Lasry, toute tremblante, au milieu des cris stridents. La toute fraîche bachelière, en larmes, pensait « avoir raté ». Elle s’en tire avec une modique mention… Très Bien! Coup de fil immédiat à ses proches.
« La fin d’un chapitre »
Globalement, en filière générale, c’est une razzia pour les lycéens monégasques : 97,9% de réussite au premier tour (lire par ailleurs). Quasi un sans-faute. « Au lycée Albert-Ier, il n’y aurait eu que trois rattrapages », croit savoir un professeur. Alors, pour beaucoup, plutôt que de penser stratégie de points à glaner pour le rattrapage, on pense surtout aux vacances. Mais aussi à l’après. « C’est la fin d’un chapitre. On commence bien les études supérieures, sourit Sébastien Lebegue. Je vais partir du côté de Toulouse pour une école d’ingénieur aéronautique et spatial. Mais avant ça, on va sortir le champagne. C’est la moindre des choses. » Pour Hugo Giaccardi, sans doute le plus titré hier matin, ce sera boîte de nuit. Et un pari à honorer. « On devait lui raser la tête s’il avait plus de 19 de moyenne », charrie son grand frère. Sur le bulletin de notes : 19,26. L’intéressé semble presque blasé de ce résultat. « J’ai eu 13 en histoire et philosophie. J’aurais pu viser le 20 de moyenne… L’année prochaine, ce sera le Boston College aux ÉtatsUnis pour moi. » Tout n’est pas perdu, alors.