Monaco-Matin

Certains bouchers sentent « une tension frémissant­e »

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À Nice, quartier Riquier, cette boucherie à pignon sur rue. « On regarde la tension monter de loin depuis quelque temps. Et on sait que ça va nous arriver tôt ou tard », lance Paul, derrière son comptoir. « Mais ne mettez pas le nom de ma boucherie, ça leur donnerait des idées. » Un peu plus loin en plein centre-ville, on assure sentir «une tension frémissant­e». « C’est la faute des politiques et des médias, vous leur donnez une tribune à ces malades, alors ils continuent ! Et ils vont y aller de plus en plus fort. Être carnivore c’est pas illégal, donc qu’ils nous foutent la paix. ». Dans le Vieux-Nice, cet autre boucher témoigne : « Lorsqu’on a des livraisons, il nous est arrivé de nous faire insulter. Ça n’arrivait jamais avant. » À Villeneuve-Loubet, c’est le boucher emblématiq­ue de la place du village. Et il a son avis sur le débat. « Les vegans feraient bien de se concentrer sur les abattoirs qui ne font rien dans les règles et font souffrir l’animal, agir sur les abattoirs hors la loi. » Lui, ne sent aucune tension « pour le moment ». Même s’il confirme : « En revanche, lorsque je dis que je suis boucher en soirée, c’est vrai que j’ai de plus en plus de remarques.» Pour autant, il affirme « comprendre le point de vue des militants». Il préconise : « Qu’ils se concentren­t sur le bien-être animal. Car nous aussi, ça nous importe. Mais le boucher n’est pas celui qui abat. S’ils veulent s’en prendre à celui qui vend, qu’ils s’en prennent alors à celui qui mange un steak à la terrasse d’un restaurant. »

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