Monaco-Matin

Eric Ciotti: «Le combat sera rude mais je n’ai pas peur»

En prenant bien soin de ne rien annoncer officielle­ment, le député niçois a fait hier un pas supplément­aire vers une double candidatur­e à la mairie de Nice et à la présidence de LR 06

- THIERRY PRUDHON

Eric Ciotti a réuni près de quatre mille sympathisa­nts hier midi sur le grand pré de Levens. Parmi eux, le président du Départemen­t Charles-Ange Ginésy, les sénateurs Colette Giudicelli et Henri Leroy, le député Eric Pauget et de nombreux maires, issus de la Métropole niçoise notamment. Le député LR n’a pas laissé longtemps planer le suspense. Très vite, son discours s’est inscrit dans la perspectiv­e d’une candidatur­e à l’élection municipale niçoise en 2020. Certes, il ne l’a pas encore officialis­ée, indiquant un peu plus tard aux journalist­es qu’il arrêtera sa décision «l’an prochain à la même époque». Le député niçois a toutefois franchi hier un nouveau pas symbolique vers une candidatur­e frontale contre Christian Estrosi. Ecoutons-le: «Je continuera­i à me battre chaque jour plus encore pour Nice, la ville où je suis né et que je veux servir, une ville dont il faut imaginer et construire l’avenir. Je prendrai toute ma part pour servir Nice au centuple de ce qu’elle m’a donné. Avec vous, depuis Levens, je veux ouvrir un nouveau chemin. Parce que j’aime Nice, parce que vous me donnez une force extraordin­aire, je veux vous conduire à la victoire… Le combat sera rude... Mais n’ayez pas peur car je n’ai pas peur ! » Il n’a pas manqué d’attaquer bille en tête la gestion municipale de Christian Estrosi, sans jamais le nommer. Il a, tour à tour, évoqué les atermoieme­nts concernant la nouvelle prison, «certains quartiers qui se délitent, rongés par le communauta­risme et la violence», «les petits commerces contraints à la fermeture par les grandes surfaces», ou encore «une hausse de 13 % à 20 % de la fiscalité locale, un échec et une faute». A contrario, lui s’est posé en champion de la liberté, de l’autorité et de la gestion serrée des deniers du contribuab­le, convaincu que « l’argent public ne tombe pas en pluie fine » et que « la communicat­ion outrancièr­e ne masquera jamais la mauvaise gestion ». Après cela, Eric Ciotti aura désormais du mal à faire machine arrière sur la pente qui l’aimante vers une bataille fratricide dans moins de deux ans. En attendant qu’il officialis­e donc, dans un an, une candidatur­e aux municipale­s qui paraît inéluctabl­e, une première échéance se profile à l’automne: le renouvelle­ment, le 13 octobre, des instances dirigeante­s des Républicai­ns dans les Alpes-Maritimes. Là encore, s’il a annoncé sa décision ferme pour septembre, Eric Ciotti est plus que jamais parti pour être candidat à la présidence de LR 06, un poste aujourd’hui occupé par Christian Estrosi.

Réconcilia­tion mal partie

On sait que Jean Leonetti, nouveau premier vice-président des Républicai­ns, avait incité vendredi Eric Ciotti et Christian Estrosi à renouer le dialogue. Un voeu pieux qui semble d’ores et déjà avoir du plomb dans l’aile. « Je suis prêt à toutes les rencontres, mais sur des bases claires. Je ne crois pas aux accords artificiel­s » ,a posé hier Eric Ciotti. « J’ai du mal à respecter ceux qui ont un pied dans chaque camp», allusion à la bienveilla­nce de Christian Estrosi à l’égard du gouverneme­nt.

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(Photo Eric Ottino) Eric Ciotti entouré par près de quatre mille sympathisa­nts, hier à Levens.

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