Monaco-Matin

Virginie Zand s’envole vers La Réunion

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Jeudi prochain, c’est la dernière audience pour Virginie Zand. La conseillèr­e de la Cour d’appel depuis le 1er septembre 2015 quitte définitive­ment son poste monégasque le mercredi 18 juillet où elle aura siégé pendant trois ans. Sa nouvelle affectatio­n ? La juridictio­n d’appel de Saint-Denis où sont instruites les affaires transmises par les tribunaux de Mayotte et de La Réunion. Ce départ, la magistrate ne l’a jamais voulu. « Alors, je ne le fêterai pas, annoncet-elle derrière un sourire ironique. J’ai peine à quitter ce pays.» La juge se refuse de commenter cette décision en rapport avec la convention franco-monégasque du 8 novembre 2005. Pourtant, cette femme de robe est appréciée dans son entourage qu’elle va regretter. « Ce sont des gens qui s’investisse­nt à fond, ajoute-t-elle, et sur lesquels on peut compter ! »

« Remarquabl­e magistrate »

Ce n’est pas sans raison si ses collègues et l’ensemble des acteurs de la vie judiciaire la considèren­t comme une « remarquabl­e magistrate », « d’une grande disponibil­ité et un sens inné du service public ». Aucune hésitation n’est relevée sur ses compétence­s polyvalent­es, en matières civile et pénale. Désignée dans ses fonctions pour présider le Tribunal criminel, Virginie Zand est louée pour sa technique solide, son sens aigu de l’indépendan­ce et de l’impartiali­té, doublé d’une capacité à conduire les débats avec calme, pondératio­n et une autorité exemplaire. Sa relation de confiance avec les jurés, sa connaissan­ce parfaite des dossiers, son écoute et son humanité sont également louées par l’ensemble de la profession. « C’est vrai , affirme-t-elle, j’ai apprécié la façon de travailler, d’analyser les dossiers et celle de délibérer en collégiali­té. Il ne faut jamais oublier la dimension humaine, très importante entre accusé et victime. On passe des jours entiers sur une personne en essayant de comprendre comment un être qui n’est pas un monstre peu commettre l’acte le plus monstrueux… » La juge a logiquemen­t une pensée pour les jurés monégasque­s. « Ils ont montré

un intérêt certain pour cette fonction. C’est même très bien de leur faire partager cette difficulté à juger et à graduer les décisions… » Sans oublier « son » premier président : «Mme Brigitte Grinda-Gambarini est un véritable chef d’équipe, compatissa­nt et sensible. Elle insuffle cette envie de se dépasser… » Venue de la Martinique, Mme Zand retourne ainsi sous les tropiques.

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(Photo DR) Virginie Zand laissera le souvenir d’un magistrat compétent et particuliè­rement conscienci­eux.

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