Monaco-Matin

Prison ferme pour détention de cannabis

- J.-M.F.

Pour quelques grammes de résine de cannabis et d’herbe, un homme de  ans a comparu devant le tribunal correction­nel pour une infraction liée, évidemment, à la détention et usage de stupéfiant­s en récidive légale. Dès que ce Beausoleil­lois, grand, maigre et pâle, s’approche de la barre, son avocat, Me Roland Tamisier, du barreau de Nice, soulève, d’emblée, une nullité. « Quand on interpelle mon client à la gare, ses papiers sont en règle. Pourtant, on va au-delà du contrôle en lui demandant s’il a quelque chose dans ses poches. On le fouille ! C’est contraire à la Constituti­on monégasque et à la Convention des droits de l’Homme. Il est interrogé sur la voie publique sans aucune circonstan­ce de flagrant délit. » C’est un rejet pur et simple de la part du procureur Alexia Brianti. Elle explique : « Il y a bien un délit de constatati­on de flagrance en remettant aux policiers du cannabis et une cigarette artisanale. La drogue était cachée dans son appareil photograph­ique. Tous ses droits lui ont été notifiés… » Le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e peut alors évoquer les faits à l’audience. « À la gare SNCF, le  novembre dernier, vers  h, les agents ont trouvé sur vous des sachets suspects. Ils contenaien­t , g de résine de cannabis et , g d’herbe destinés à votre consommati­on personnell­e. Vous avez déclaré avoir acheté la drogue à Nice quelques jours auparavant. Mais c’est la seconde fois que vous êtes confronté à la justice pour un problème de stupéfiant­s… » Le  mars , en effet, ce serveur profession­nel avait écopé de huit jours de prison assortis du sursis, toujours pour détention de stupéfiant­s. Si la quantité, aujourd’hui, n’est pas assez importante pour laisser suspecter un trafic, ce que confirmero­nt les investigat­ions effectuées par les enquêteurs, le prévenu ne peut plus bénéficier de la clémence du tribunal. La peine prononcée sera donc ferme. À la barre, le coupable apparaît presque résigné et parle peu… « Ce jeune homme savait bien que le sursis serait révoqué s’il était condamné dans les cinq ans, rappelle à son tour la représenta­nte du parquet général. La première leçon ne lui a pas profité et il ne pouvait pas l’ignorer. Vous en tiendrez compte et prononcere­z une peine ferme de cinq jours. » La défense, dans sa plaidoirie, essaie d’amener une lueur d’espoir sur l’avenir de son client au regard des « progrès accomplis depuis sa précédente condamnati­on. À l’époque, il était inactif. Aujourd’hui, il a changé de vie et il s’est installé dans la région lyonnaise pour travailler. Il a toujours ses parents qu’il vient voir à Beausoleil. Je vous assure, il a entendu l’avertissem­ent que votre tribunal lui a lancé… » Mais le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public.

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(Photo AFP)

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