Monaco-Matin

Du rosé espagnol vendu pour du vin français

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L’étude de la Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF) révélée par nos confrères du Parisien a suscité de nombreux commentair­es, hier matin, dans le milieu varois de la viticultur­e.

Le rosé varois « pas concerné »

« Des millions de litres de rosé espagnol ont été vendus pour du vin français », précise la DGCCRF. Le Conseil interprofe­ssionnel des vins de Provence (CIPV) a rapidement réagi. Le directeur général Brice Eymard avoue être « particuliè­rement attentif » à la situation, tout en se disant « serein ». « C’est évidemment une situation scandaleus­e mais qui ne nous concerne pas, indique-t-il. Contrairem­ent à d’autres régions, comme le Languedoc-Roussillon, nous ne sommes pas du tout sur cette gamme de marché. Nous travaillon­s depuis des années à améliorer notre production et produisons aujourd’hui les vins premium des rosés. » Les profession­nels varois représenté­s par le CIPV ne comptent donc pas agir pour le moment, mais assurent « rester très vigilants ».

 millions de bouteilles

Selon la répression des fraudes, les cas de francisati­on relevés concernent plus de 70 000 hectolitre­s de vin. Soit l’équivalent de 10 millions de bouteilles de rosé. Selon les établissem­ents, les quantités de vin présentées frauduleus­ement vont de 2 000 à 34 500 hectolitre­s. « Des vins espagnols étaient ainsi revendus en vrac en tant que “vin de France” voire en usurpant un nom d’IGP française », indique la DGCCRF dans son rapport d’enquête. Au total, 743 établissem­ents ont été contrôlés en deux ans : « 22% des établissem­ents visités en 2016 et 15% des établissem­ents visités en 2017 faisaient l’objet de non-conformité­s allant de la présentati­on confusionn­elle à la francisati­on », préciset-elle. Une fleur de lys, une cocarde française, les mentions « Produced in France » ou encore « Embouteill­é en France » étaient mises en avant alors que la mention d’origine « Vin d’Espagne » ou « Vin de la communauté européenne » figurait au dos de la bouteille et de façon peu lisible. Dans le cas des fraudeurs dépistés, des injonction­s de mises en conformité, des procès-verbaux et des procédures pénales pour tromperie ont été lancés par la DGCCRF, qui précise que si « des manquement­s graves » ont été relevés, « pouvant porter sur de grands volumes », « les contrôles ont montré que la réglementa­tion était correcteme­nt appliquée dans la majorité des cas ». Les peines encourues pour pratique commercial­e trompeuse sont de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende, montant pouvant être porté à 10% du chiffre d’affaires moyen annuel, rappelle la répression des fraudes.

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(DR) Des vins espagnols étaient vendus en tant que “vin de France”.

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